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6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 13:07

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Face à la menace de l’ancien occupant turc, Athènes refuse de rogner dans ses dépenses militaires.


Par JEAN QUATREMER Envoyé spécial à Athènes


Les milliers de manifestants de gauche qui ont parcouru les rues du centre de la capitale grecque, hier, défendaient leur salaire et leur retraite. Mais aucun slogan du style «Nos salaires, pas des militaires».

 

Pourtant, les mesures d’austérité - visant à économiser 30 milliards d’euros sur trois ans afin de ramener le déficit budgétaire de 14% à 3% d’ici à 2014 - ont curieusement omis de tailler massivement dans l’un des plus importants budgets militaires de la planète (rapporté à la richesse du pays bien sûr). Car, en Grèce, il est quasiment intouchable. «On ne s’en rend pas compte en Europe de l’Ouest, mais nous vivons sous la menace permanente de la Turquie», explique Filios Stangos, journaliste pour la télévision publique.


De fait, interroger les citoyens grecs sur l’armée vous vaudra, sauf au sein de la gauche radicale, des regards étonnés. Si beaucoup conviennent que la Grèce a un vrai problème avec sa pléthorique fonction publique (800 000 fonctionnaires pour 11 millions d’habitants), rares sont ceux qui sont prêts à remettre en cause la course aux armements avec la Turquie : «Tous les jours, on a droit à une provocation d’Ankara, soupire Maria, qui dirige une PME de cosmétiques. Un jour c’est un avion qui viole notre espace aérien, le lendemain c’est un bateau turc qui s’égare dans nos eaux territoriales. On ne sait pas ce que l’armée turque est capable de faire.»


Malades. Rançon de cette inquiétude diffuse à l’égard de l’ancien occupant, les dépenses militaires de la Grèce (6 milliards d’euros), rapportées au PIB, restent les plus élevées de l’UE et au deuxième rang de l’Otan, après les Etats-Unis : 2,8% du PIB aujourd’hui, contre 1,7% en moyenne dans les autres pays européens de l’Alliance atlantique, même si on est désormais loin des années 80 où elles dépassaient les 5%. L’armée grecque, c’est 100 000 hommes et femmes pour l’armée de terre, 18 800 pour la marine et 26 800 pour l’armée de l’air, soit 2,9% de la population active contre 1,1% dans les autres pays de l’Otan.


Cependant, le gouvernement Papandréou a reconnu qu’une rationalisation n’était peut-être pas une mauvaise idée. Ainsi, le budget de la défense pour 2010 prévoit tout de même une diminution de 10,8% des dépenses de fonctionnement, ce qui a déjà entraîné des «mouvements sociaux» : la semaine dernière, les pilotes de l’armée de l’air, faute d’avoir le droit de grève, se sont tous déclarés malades pendant vingt-quatre heures pour protester contre les coupes dans leur salaire. Les dépenses d’armement ont, elles aussi, été revues à la baisse : - 9% en 2010. «La Grèce a différé de nombreux achats mais si elle veut rester au niveau de la Turquie, elle va devoir investir davantage dans les prochaines années», souligne un diplomate européen.


U-Boot. Le plus cocasse, c’est que faute d’industrie nationale, Athènes doit importer massivement (c’est même le 5e importateur mondial en matière de défense) à la plus grande joie, notamment, de la France et de… l’Allemagne. Cette dernière, si prompte à lui donner des leçons de bonne gestion, n’a pas hésité à lui vendre, en 2009, six U-Boot 124, des sous-marins dont Athènes n’est d’ailleurs pas satisfait, pour la modique somme de 2 milliards d’euros.

 

La France est aussi sur les rangs pour placer des frégates FREMM, produites avec l’Italie, et, bien sûr, son Rafale. Autant dire que Paris et Berlin préfèrent voir le budget de la fonction publique fondre plutôt que mettre en péril les exportations de leur industrie militaire. On comprend aussi pourquoi la Grèce est l’une des militantes les plus actives d’une défense européenne : «Le jour où on aura la certitude que les soldats allemands et français viendront mourir pour défendre nos îles face aux Turcs, alors, ce jour-là, on diminuera notre budget militaire», ironise le journaliste Filios Stangos.

 

Note:

 

A part les remboursements d'emprunts qui vont rapporter sur le dos des travailleurs grecs, il ne faut surtout pas oublier ces dépenses militaires qui vont dans les poches des fabriquant d'armes U boot allemands et frégates françaises. 


Il ne faudrait pas négliger non plus un fait historique: la Grèce a toujours été du côté de la Serbie dans le dépeçage des Balkans, alors que l'Allemagne a suscité, puis soutenu militairement les nationalismes Slovène puis Croate. Il n'y aurait pas comme une revanche?


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