Tapez « perquisition » sur Google. Surprise avec la première réponse : un lien publicitaire annonce que « l'UMP n'a pas été perquisitionnée ». L'UMP s'est en effet empressée d'acheter le mot-clé après avoir reçu la visite de policiers enquêtant sur l'affaire Bettencourt-Woerth.
C'est le site de Paris Match qui avait révélé, jeudi midi, cette visite de « trois policiers de la brigade financière » au siège de l'UMP :
« Les policiers ont réclamé les archives intitulées “correspondance” et ont fouillé pendant près d'une heure les documents de la période du premier trimestre 2007. Les enquêteurs seraient à la recherche d'une éventuelle trace de réception du courrier daté du 12 mars 2007, signé Eric Woerth et adressé à Nicolas Sarkozy.
C'est dans ce courrier, dont Eric Woerth a reconnu l'existence la semaine dernière, qu'il demandait l'attribution de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt. »
« La police nous avait prévenus 24 heures à l'avance »
Embarrassée, l'UMP ? Pas du tout. Son directeur général, Eric Cesari, explique même au site de Paris Match que cette visite n'était pas du tout une surprise :
« La police judiciaire nous avait prévenus 24 heures à l'avance. Les policiers ont expertisé les documents ayant trait à la campagne présidentielle à en-tête de l'association de la campagne “Ensemble, tout est possible.” »
Juridiquement, donc, ce n'était pas une perquisition. Médiatiquement, c'est différent : le mot est dans tous les esprits. C'est celui qu'ont retenu beaucoup de médias (dont Rue89), et c'est celui que les internautes auront tendance à taper sur Google pour en savoir plus.
L'UMP l'a vite compris. Comme le signale @nicolasvoisin ce vendredi matin sur Twitter, elle a acheté le mot-clé « perquisition » sur Google, pour que sa version de l'histoire apparaisse en tête des résultats.
« Ne pas laisser utiliser à tort le mot “perquisition” »
Son lien explique donc que « l'UMP n'a pas été perquisitionnée » et renvoie vers le communiqué de presse du parti sur cette perquisition… euh, cette « demande de renseignements ».
Une initiative tout à fait normale, m'explique-t-on au service de communication de l'UMP. Le but était tout simplement d'éviter la contagion :
« Hier, pendant quelques heures, le mot de “perquisition” a été employé à tort dans l'ensemble des médias, des agences de presse à la télévision. Nous avons décidé de ne pas laisser utiliser à tort ce mot.
Nous avons contacté tous les journalistes pour leur expliquer de quoi il s'agissait exactement. Et de son côté, notre pôle Internet a fait de même sur les réseaux sociaux.
Ça ne nous arrive pas souvent d'acheter des mots-clés sur Google, mais si ça devait se représenter, on le referait sans problème. »
Illustrations : capture d'écran de Google.fr, dessin de Chimulus.