L’ouragan Sandy a ravagé le New Jersey, New York et d’autres régions de la côte nord-est des Etats-Unis, détruisant des bâtiments et privant la population d’électricité et de services essentiels pendant des jours.
L’Etat capitaliste le plus avancé du monde a dû se démener pour faire face à cette urgence, mais s’est montré incapable de porter secours à beaucoup de gens de la classe travailleuse et des pauvres, livrés à eux-mêmes et à la générosité de leurs voisins.
Alors que le monde avait les yeux rivés sur les images de désolation de New York, les dégâts encore plus importants entraînés par Sandy à Haïti sont restés presque inaperçus.
Par chance, ce pays déjà éprouvé n’a pas été frappé de plein fouet, car l’ouragan en a seulement frôlé la partie sud. Cela a néanmoins suffi à détruire cette partie de Haïti.
Le pays s’était à peine remis du tremblement de terre de 2010, qui avait détruit une grande partie de la capitale Port-au-Prince, tuant près de 300 000 personnes, pauvres pour la plupart. Depuis lors, une série de tempêtes tropicales et d’ouragans, dont le plus récent a été Isaac, s’est acharnée sur les habitants démunis et a entravé la reconstruction du pays. Plus de 370 000 Haïtiens sont toujours bloqués dans des camps de réfugiés, vivant dans des tentes et des abris de fortune.
En 24 heures seulement, Sandy a déversé près de 70 centimètres cubes de pluie sur l’île, inondant les camps, détruisant les logements improvisés et jetant à nouveau près de 200 000 personnes à la rue. Seules 17 000 parmi elles ont reçu un abri d’urgence. Plus de 54 personnes sont mortes, 20 sont reportées disparues et on s’attend à trouver de nombreux autres cadavres lorsque le gouvernement et les associations d’aide auront pu atteindre les régions qui sont actuellement inaccessibles suite aux dommages occasionnés par l’ouragan.
Sandy a eu un effet particulièrement dévastateur sur le secteur agricole, détruisant près de 70% des récoltes dans le sud et tuant une grande partie du bétail.
Le directeur du Ministère de l’agriculture pour le Département du sud, Jean Debalio Jean-Jacques, a déclaré: «Tout ce que les paysans avaient en réserve, les céréales, les tubercules – tout a été dévasté. Certains avaient déjà préparé leurs champs pour les cultures d’hiver, et ceux-ci ont été ravagés.»
S’il n’y a plus de récoltes à vendre, les paysans vont être appauvris, et la population urbaine dépendra encore plus des biens alimentaires importés, qui sont déjà très chers. Avant la tempête, les Haïtiens avaient participé à une vague de protestations contre la hausse des prix des denrées alimentaires dans le pays. Des experts ont prédit une augmentation du coût des biens alimentaires à l’échelle internationale, ce qui signifie que Haïti se dirige vers un état d’urgence sur le plan alimentaire.