par , le 30 janvier 2013
Mardi 22 janvier, les instituteurs parisiens se sont massivement mis en grève et ont défilé contre le projet de loi pour la « Refondation de l’école », présenté le lendemain au Conseil des ministres.
Si le mauvais traitement médiatique que les grévistes ont eu à subir a été d’inégale gravité [1], la tonalité d’ensemble laisse à penser que l’alternance n’a rien enlevé aux grands médias de
leur goût pour « La Réforme », de leur dégoût pour ceux qui La refusent, ni surtout de leur capacité à donner des leçons en lieu et place d’informations.
Certes, qui aurait eu le loisir, l’envie et la patience de tout lire, tout écouter et tout voir de ce que journaux, radios et télés ont pu dire de cette grève serait sans doute parvenu à se forger une vision d’ensemble et à recueillir des informations détaillées sur ses tenants et aboutissants… Il n’en demeure pas moins qu’un « citoyen lambda », se contentant d’un ou deux médias pour s’informer sur la réforme proposée, la concertation qui l’a précédée, et la mobilisation des instituteurs qu’elle a entraînée, n’en retirera bien souvent qu’une vision tronquée et incompréhensible, fustigeant les grévistes – et s’exprimant, comme il se doit, dans cette langue automatique du journalisme par temps de grève, que nous connaissons malheureusement si bien.
« Incompréhensible » : c’est un des leitmotive éditocratiques devant la mobilisation des instituteurs parisiens, dont le caractère massif pouvait en effet surprendre.