19 juin 2010 - Le Télégramme
Le Finistère et le Morbihan ne sont pas épargnés par le mal-être au travail à La Poste, a affirmé, hier à Quimper, le syndicat SUD. Ce
mal-être avait été mis en évidence le mois dernier par un rapport du syndicat professionnel des médecins de prévention de La Poste, remis à Jean-Paul Bailly, président du groupe.
«Les gens se mettent à pleurer au téléphone...»
«Les gens nous appellent et se mettent à pleurer au téléphone», précise Patrice Campion, membre du CHSCT, évoquant des «réorganisations permanentes» et un «dérapage des nouvelles méthodes de
management». «Dans le Pays bigouden, la semaine dernière, une femme de ménage en arrêt de travail a appris qu'elle allait perdre son travail. Ce sont ses enfants qui l'ont su en répondant à un
appel téléphonique. Et La Poste a annoncé à une guichetière qu'elle allait devoir faire le ménage», donne-t-il en exemple. «Le Samu a dû intervenir la semaine dernière dans la région de
Concarneau pour un collègue qui a craqué sur son lieu de travail», avance le syndicat SUD. «Dans les bureaux de poste, nous sommes passés de 770 à 600 en trois ans. Douze postes de conseillers
financiers sont supprimés sur 60. Il en reste encore cinq à supprimer effectivement, les gens ne savent pas qui va être concerné. Dans le Finistère et le Morbihan, il va y avoir 233 postes en
moins sur 3.454 au courrier», précise le syndicat.
«Chasse aux arrêts de travail...»
«Avec les restructurations, des fonctions ne sont plus identifiées, on demande à des collègues d'accepter des rétrogradations, de devenir remplaçants. Les gens n'ont plus de perspectives de
carrière, ils sont déboussolés et fragilisés. On connaît tous des gens en souffrance», prévient SUD. Le syndicat dénonce aussi une «chasse aux arrêts de travail» confiée à un cabinet privé «très
mal vécue». SUD a demandé la tenue d'une réunion extraordinaire du CHSCT sur le mal-être. Un préavis de grève a aussi été déposé pour la fin du mois contre le projet de réorganisation de La
Poste, à Briec.