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L’ensemble de la classe politique cherche aujourd’hui à récupérer l’idée de la nécessaire transition énergétique.
Il devient en effet évident qu’au vu de l’épuisement des énergies fossiles, des catastrophes climatiques et des pollutions massives entraînées par la surexploitation du pétrole, du gaz et du charbon, ainsi que des catastrophes nucléaires, les peuples prennent de plus en plus conscience de l’urgente et absolue nécessité de revoir nos comportements en la matière. L’énergie bon marché a permis l’essor du capitalisme industriel.
En nous attaquant au secteur de l’énergie, c’est donc au capitalisme auquel nous nous confrontons.
Si tout le monde s’accorde sur la nécessité de la transition énergétique, bien des conceptions différentes se cachent derrière les discours. Pour tous les partis de gouvernement, trouver de nouvelles sources de profit immédiat et de croissance dans le cadre capitaliste est une évidence, ce qui rend bien vaines leurs incantations à la « réduction de notre consommation » ou au nécessaire « développement des énergies renouvelables ».
Leurs discours sont contredits par leur volonté affichée d’exploiter les gaz de schiste ou autres hydrocarbures non conventionnels ou encore par le renforcement de la place du nucléaire. L’augmentation continue de la production et de la consommation, inhérente à la recherche de la croissance à tout prix, est incompatible avec une baisse de la consommation d’énergie.
Ainsi, le Grenelle de l’environnement, qui selon Nathalie Kosciusko-Morizet portait en lui une « véritable révolution énergétique », envisageait la production en solaire de 5 misérables TWh à l’horizon 2022 (sur les 510 TWh consommés en France). Plus grave, le schéma Négawatt repris par EÉLV et une partie de la gauche (Alternatifs, PG), n’est pas plus ambitieux en la matière. Et ce n’est pas mieux pour l’éolien. Quant à la « sobriété énergétique », c’est devenu une véritable tarte à la crème qui ne résiste pas aux chiffres réels de consommation dont la hausse ne se dément pas.
Transition ou loi du profit, il faut choisir !
Il est révélateur que, mis à part dans le plan de sortie du nucléaire en 10 ans proposé par le NPA [3], aucun mouvement politique ne propose le moindre plan chiffré, ni pour le développement des énergies renouvelables ni pour la décroissance de notre consommation. Il est bien évident que nous qui voulons renverser le capitalisme, nous pouvons nous exprimer sans tabous et sans censure, notre parole n’étant pas bridée par la compatibilité avec la recherche du profit.
C’est pourquoi les écosocialistes révolutionnaires osent proposer l’expropriation sans indemnité ni rachat des grands groupes de l’énergie, l’exploitation exclusivement publique de la ressource énergétique, des unités de fabrication à la distribution, sous contrôle absolu des travailleurs du secteur et des usagers.
Nous proposons également la plus large relocalisation possible de la gestion de l’énergie, sans renoncer à une nécessaire mutualisation de l’approvisionnement et du stockage, ni à la planification énergétique. En ce sens, les énergies renouvelables, disponibles partout et en grande quantité, sont un formidable vecteur d’expérimentation démocratique, un pont vers l’indispensable nouvelle société seule à même d’empêcher la catastrophe planétaire : l’écosocialisme.