blog du Npa 29, Finistère
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1 février 2013
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Alors qu'avait lieu, mercredi, le quatrième rendez-vous de la concertation au sujet de la centrale au gaz, les élus opposés au projet ont claqué la porte de la réunion. Ils dénoncent un manque de considération et un débat tronqué.
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Représentant le collectif des élus opposés au projet de centrale au gaz, dans la zone du Vern, Alain Somme (Plougourvest) et Éric Georgelin (Lampaul-Guimiliau) ont
décidé de mettre fin à leur participation aux rendez-vous de la concertation. Mercredi, avant que ne débute la réunion, ils s'en sont expliqués dans un communiqué qu'ils ont lu aux différents
intervenants (1).
Plusieurs « ratés »
« Nous pensions que notre responsabilité d'élus était d'assurer une présence contradictoire lors de ces rendez-vous. Mais dès le départ, il nous a fallu être
insistants pour être conviés... trois heures avant le début de la première réunion. « Il s'agit d'un oubli, c'est réparé », avait alors noté Mme Claisse, représentante de la mairie de
Landivisiau. À l'issue du deuxième rendez-vous, un compte rendu complètement erroné a été publié. Certes, nous avons reçu les excuses de Direct Énergie. Mais ce compte rendu a mis plusieurs jours
avant d'être retiré du site internet, où il était visible. Pour le troisième rendez-vous, nous n'avons jamais reçu d'invitation. Un problème d'adressage semble en être à l'origine. Nous voulons
bien faire crédit aux organisateurs de ce nouveau « raté », cela peut arriver. Mais comment expliquer qu'Angélique Horellou n'ait pas, non plus, reçu d'invitation ? »
« Nous ne voulons plus servir d'alibi »
« Nous avions pleinement conscience, dès l'origine, du risque de ne servir que d'ingrédients dans le plan de communication, établi par les porteurs du projet. Il
nous semblait, toutefois, que notre présence était souhaitée. Il est maintenant évident pour nous que seuls les acteurs qui ont le vif souhait ou intérêt à la construction d'une centrale à
Landivisiau ont leur place autour de la table de la « concertation ». Le projet de Direct Énergie- Siemens, celui des représentants de la majorité municipale de Landivisiau et de la communauté de
communes du pays de Landivisiau, c'est la construction d'une centrale à cycle combiné gaz sur le territoire. Point ! Nous n'y avons pas notre place. Nous ne voulons plus servir d'alibi ». «
Portés par les encouragements et les fissures que nous voyons apparaître dans l'unanimité apparente des élus du territoire, nous poursuivrons, néanmoins, notre mobilisation. Et nous appelons à la
délocalisation, à Landivisiau, du « grand débat sur l'énergie ». En cohérence, nous ne participerons pas à la visite prévue de la centrale de Bayet ».
1. Présente à la réunion au titre du groupe municipal minoritaire de Landivisiau mais également membre du collectif d'élus, Angélique Horellou s'est associé à ce
texte et a, elle aussi, quitté la salle.
Maire de Landivisiau et président de la communauté de communes du pays de Landivisiau, Georges Tigréat a réagi au départ du collectif d'élus des rendez-vous de la
concertation, « instance de dialogue » installée à l'initiative de la CCPL. À travers un communiqué, il indique que « tous les autres membres présents, élus du conseil régional, du conseil
général, de la communauté de communes, de la ville de Landivisiau, de la CCI, ainsi que l'association Gesper regrettent vivement cette attitude. Ce refus du dialogue et cette nouvelle politique
de la chaise vide ne sont pas compréhensibles. Puisque des questions ont été posées, pourquoi refuser d'écouter les réponses ? La clarté des arguments exposés dérange-t-elle les opposants ? En
tout cas, ce départ précipité n'a pas empêché la poursuite des échanges une fois de plus très constructifs. Pour tous les participants, l'objectif commun est clair : pas question de laisser
s'installer la désinformation. Toute la population, sans exception, a droit à une information complète, de qualité et totalement transparente ».
« Pas responsable »
« Comme à l'accoutumée, nous avons répondu aux questions posées », souligne, de son côté, Direct Énergie, qui ajoute que « les représentants du collectif ont annoncé
leur refus de participer au voyage d'étude d'une centrale en activité, voyage pourtant réclamé lors des rendez-vous précédents ». « Gaspare refuse de participer à la conférence bretonne de
l'énergie, les opposants au projet landivisien refusent les rendez-vous de la concertation... Ce n'est pas responsable », conclut l'industriel.