Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

blog du Npa 29, Finistère

Le bilan des législatives provoque des tiraillements au sein du Front de gauche (Le Monde)

Le Monde.fr | 26.06.2012 à 16h34 • Mis à jour le 26.06.2012 à 16h34

Par Sylvia Zappi  

Les résultats électoraux décevants aux législatives commencent à donner des aigreurs au Front de gauche. Jean-Luc Mélenchon a ouvertement reproché, lundi 26 juin, à son partenaire, le Parti communiste français, son positionnement vis-à-vis du Parti socialiste.

Le président du Parti de gauche a ainsi évoqué lors d'une conférence de presse à Paris, la "carence de direction politique" au Front de gauche durant les législatives : "Il faut tirer la leçon de tout cela et comprendre où sont passés les deux millions de voix qui manquent", entre les scrutins présidentiel et législatif, a continué l'ex-candidat à la présidentielle.

 

La critique avait déjà été faite dimanche lors d'une réunion de la direction du PG à huis clos : sans prendre de gants, les cadres du parti ont regretté l'absence de campagne nationale du Front de gauche en faisant porter la responsabilité aux communistes.

 

CRITIQUES SUR LA CAMPAGNE DE HÉNIN-BEAUMONT


Là, M. Mélenchon va plus loin, en critiquant un positionnement du PCF trop conciliant vis-à-vis de François Hollande. Répétant qu'il aurait fallu défendre un programme et une orientation, "pas seulement essayer de sauver sa peau chacun dans son coin", il ajoute acide : "il fallait être beaucoup plus ferme et empêcher qu'à certains endroits des campagnes ne se fassent sans même le sigle Front de gauche". Et le député européen d'insister en parlant de candidats communistes positionnés en "quasi-socialistes à peine déguisés".

 

La charge est sévère et dénote un certain tirage dans l'attelage PCF-PG. Les communistes avaient eux-mêmes ouvert le débat lors de leur conférence nationale le 20 juin. Si la très grosse majorité des cadres et militants avaient souligné l'apport positif de l'alliance formée avec les amis de M. Mélenchon, certains avaient fait entendre des critiques sur la campagne de Hénin-Beaumont. Avec la médiatisation de cette candidature, la campagne aurait été "trop focalisée" sur le FN pour faire entendre autre chose ailleurs.

 

"Certains camarades ont regretté qu'on soit resté rivé sur l'objectif d'être devant le Front national", raconte Marie-Pierre Vieu, membre de la direction nationale communiste. "Ça a pu apparaître comme un enfermement dans une stratégie de front contre front au lieu de défendre nos propositions pour peser sur la majorité de gauche", ajoute la jeune dirigeante.

 

"INFLUENCE GAUCHISTE"


Le débat est reconnu aussi par Olivier Dartigolles du PCF, porte-parole : "Le choix de Mélenchon de se présenter à Hénin-Beaumont - cohérent avec la ligne de la présidentielle - nous a déporté. On a donné l'impression qu'on refaisait le match de la présidentielle avec Marine Le Pen alors que les électeurs de gauche étaient passés à autre chose", dit-il.

Les opposants internes à Pierre Laurent en ont profité pour tirer à boulets rouges sur le "camarade Jean-Luc".

 

Nicolas Marchand, ancien marchaisien, dénonçait ainsi "une influence gauchiste chez Jean-Luc Mélenchon, contradictoire avec l'objectif d'un large rassemblement transformateur de toute la gauche". Son ami, Yves Dimicoli, lui aussi membre de la direction, stigmatisait un message "rétréci à un "plan com" anti Le Pen très contreproductif, en même temps qu'une critique du PS, inutilement agressive".

 

Les nostalgiques de la gauche plurielle, anciens amis de Robert Hue parti du PCF, se sont aussi fait entendre : "La seule ambition nationalement visible du Front de gauche à l'occasion des législatives a été circonscrite au duel entre Mme Le Pen et Jean-Luc Mélenchon", écrit ainsi Gérard Lahellec, sur le blog Communisme 21, animé par les proches de Pierre Blotin, ancien bras droit de M. Hue.

 

 "MESSIE DE LA PRÉSIDENTIELLE"


La direction dit aujourd'hui refuser tout "raccourci" : "La médiatisation de Hénin-Beaumont n'est pas l'essentiel de l'affaire. On a été confronté au rouleau compresseur du PS, remarque M. Dartigolles. C'est vrai qu'il nous a manqué un pilotage national mais on était tous en campagne dans nos circonscriptions." "Est-ce que le messie de la présidentielle va devenir le bouc émissaire pour expliquer la perte de la moitié de nos élus ? Ce n'est pas sérieux", raille un cadre communiste.

 

Ce que Pierre Laurent dit avec plus de diplomatie, par un raisonnement en deux temps : "La campagne d'Hénin-Beaumont était utile et a fait progresser le Front de gauche", remarquait-il sur RTL, le 15 juin.

Le numéro un du PCF l'a répété le 20 juin, lors de la conférence nationale, comme un mantra à l'égard de ses troupes. Mais en ajoutant aussitôt à l'égard de son homologue du PG : "Le seul message qu'il y avait à faire entendre n'était pas le seul message anti-FN mais aussi celui sur notre utilité dans la majorité de gauche et peut être ne l'avons nous pas assez fait entendre", assurait M. Laurent sur France inter.

 

Il n'est en effet pas question de laisser passer le message que le PCF serait trop conciliant avec le gouvernement comme le sussurent les amis de M. Mélenchon. "Pas un seul élu sortant n'a été dans la compromission avec le PS. Et on a été plus que cool dans la campagne", remarque Mme Vieu.

D'ailleurs les militants ont voté à une écrasante majorité le refus de participer au gouvernement de M. Hollande, insiste-t-on place du Colonel Fabien, siège du PCF.

 

Sylvia Zappi

 

http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/06/26/le-bilan-des-legislatives-provoquent-des-tiraillements-au-sein-du-front-de-gauche_1724612_823448.html

 

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article