Thatcher aussi voulait briser les syndicats.
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Une étude du FMI a fait couler beaucoup d’encre, il s’agit d’un chapitre des Perspectives de l’économie mondiale publiée juste avant son assemblée mondiale annuelle d’octobre 2012.
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Dans ce chapitre, le FMI étudie 26 épisodes de crise de la dette publique depuis 1875 en prenant comme critère les cas où la dette publique a dépassé 100 % du PIB. Il passe en revue les politiques de sortie de crise qui ont été appliquées. Un des épisodes analysés est celui qui s’est déroulé au Royaume-Uni après la première guerre mondiale |4|.
La dette publique britannique atteignait 140% du PIB. Le gouvernement britannique a appliqué une politique radicale d’austérité budgétaire et une politique monétaire très stricte. Le gouvernement dégagea un excédent budgétaire primaire (avant paiement des intérêts) d’environ 7% du PIB pendant toute la décennie 1920 afin de réduire la dette en la remboursant à marche forcée. Mais la dette publique ne diminua pas : en 1930, elle s’élevait à 170 % du PIB et, trois plus tard en 1933, elle équivalait à 190 % du PIB.
Martin Wolf, commentateur au Financial Times, affirme que l’objectif réel de la politique du gouvernement britannique " était de briser le mouvement syndical".
Ces politiques aboutirent à la grève générale de 1926. Elles suscitèrent une amertume qui perdura pendant plusieurs décennies après la seconde guerre mondiale. » [6].
Cela rappelle tout à fait ce qui est mis en œuvre aujourd’hui en Europe [7].
Wolf explique que les dirigeants européens et le gouvernement espagnol de Mariano Rajoy veulent faire baisser fortement les salaires en utilisant l’arme du chômage. Il affirme : « Dans le même temps, le PIB réel de l’Espagne se contracte. Les efforts pour resserrer la politique budgétaire auront pour effet de le réduire encore. ».
Il poursuit en disant que cette politique inspire aussi le gouvernement italien.
Il conclut son éditorial par une affirmation qui peut paraître inhabituelle sous la plume d’une icône d’un des principaux quotidiens financiers de la planète : « L’austérité budgétaire et les efforts pour diminuer les salaires dans les pays subissant un étranglement monétaire pourraient briser les sociétés, les gouvernements, voire les Etats. ».
En fait, depuis des mois, Martin Wolf enfonce le clou : l’austérité mène les pays droit dans le mur. Il en prend pour preuve le cuisant échec électoral de Mario Monti en mars 2013 en Italie.
Comme l’écrit Wolfgang Münchau déjà cité, les dirigeants européens vont prolonger et approfondir cette politique.
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