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13 avril 2010 2 13 /04 /avril /2010 10:36

Manifestation après la fermeture d'Egunkaria en février 2003, à Saint-Sébastien (Egunkaria/DR)

 

(De Madrid) Accusés en 2003 d'appartenir à l'ETA, les cinq responsables du quotidien basque Euskaldunon Egunkaria ont été acquittés lundi à Madrid. Au nom du droit à la liberté d'expression, le juge critique la décision prise à l'époque de fermer le journal.


Il est l'heure de déjeuner, lundi, et Txema Auzmendi, 60 ans, s'excuse d'une voie amusée au téléphone depuis le Pays Basque : « Pardon, j'ai la bouche pleine. »


Une telle sérénité surprend alors que moins d'une heure plus tôt, le verdict est tombé dans le dossier Egunkaria, le seul journal rédigé entièrement en basque lorsqu'il avait été fermé par sur ordre de la justice en février 2003.

Ancien secrétaire du conseil d'administration du journal, Txema Auzmendi risquait quatorze ans de prison et ses confrères, Joan Mari
Torrealdai, Iñaki Uria, Martxelo Otamendi et Xabier Oleaga, entre douze et quatorze ans.


Tous étaient accusés par deux associations -Dignité et justice et l'Association
des victimes du terrorisme- d'appartenir à l'ETA et de soumettre leur publication à la ligne ordonnée par le groupe terroriste, qui aurait en outre utilisé le journal pour « se financer et blanchir des capitaux ».

Le parquet s'était distancé de l'accusation en demandant au tribunal de classer l'affaire. Certains des anciens accusés affirment en outre avoir été victimes de tortures lors de leurs arrestations en 2003.

Lourde atteinte à la liberté d'expression

Txema Auzmendi explique :

« J'ai bien dormi dimanche soir. J'avais la conscience tranquille car je sais que je ne suis pas un délinquant, mais c'est vrai que la sentence à venir était toujours là, comme une épée de Damoclès. »

Après sept ans de procédure, les 33 pages du verdict ont finalement été dévoilées lundi, vers 13 heures. Elles démontent les affirmations de l'accusation et comportent en outre des mots durs envers la décision du juge d'instruction de l'époque, Juan del Olmo, de fermer temporairement le quotidien.

Une décision qui « n'était pas habilitée directement par la constitution », souligne aujourd'hui le verdict, et qui avait à l'époque suscité une grande émotion au Pays basque, rapportée par la presse internationale.

Présidée par le juge Javier Gómez Bermúdez, la salle numéro 6 de l'audience nationale espagnole affirme ainsi que la fermeture, même provisoire, d'un quotidien représente « la plus grande restriction, suspension ou annulation radicale de tous les droits concernant l'émission et la réception d'information et d'opinion », affectant du même coup les droits des « éditeurs, professionnels de l'information, rédacteurs de presse, collaborateurs », mais aussi des « abonnés, lecteurs habituels et occasionnels -et de la société même. »

Dans le cas du journal Egunkaria, la fermeture a particulièrement porté préjudice aux « lecteurs en euskera (basque) qui ne pouvaient compter que sur cette publication quotidienne », du coup essentielle au « pluralisme, la plus grande valeur de notre système, aux côtés de la liberté », avance le verdict.

« Pas la moindre relation avec l'ETA »

Il conclut que l'accusation n'a pas pu prouver que les « inculpés ont la moindre relation avec l'ETA, ce qui implique leur acquittement ».

Le juge n'a pas trouvé non plus de signe de financement « illicite » du journal et affirme que rien :

« [Ne] démontre qu'il ait défendu les postulats du groupe terroriste ETA, reçu des ordres de celui-ci ou que ses dirigeants, spécialement les inculpés, aient été désignés, liés, aient collaboré ou obéi à ce groupe. »

L'ancien directeur du journal, Martxelo Otamendi, s'est réjoui hier auprès du quotidien El Correo d'un verdict qui, selon lui, innocente particulièrement les cinq inculpés mais blanchit aussi « l'entreprise Egunkaria » et ses « lecteurs, actionnaires, abonnés et annonceurs »

Plaintes pour tortures

Manifestation contre la fermeture du journal Egunkaria en février 2003 à Saint-Sébastien (Egunkaria/DR)

 

Ce dernier a d'autre part dénoncé l'Etat espagnol auprès de la Cour européenne des droits de l'homme pour avoir archivé sa plainte, ainsi que celles d'autres inculpés, qui affirmaient avoir été victimes de tortures au moment de leur arrestation en 2003.

Dans le verdict publié lundi, les juges soulignent que les tortures dénoncées par les inculpés sont « compatibles avec ce qui a été exposé dans le rapport médico-légal élaboré » dans le centre de détention. Mais qu'elles ne peuvent pas être démontrées par manque de « contrôle judiciaire suffisant et efficace des conditions d'isolement. »

Txema Auzmendi assure lui n'avoir pas été victime de torture physique. Le calme de ce sexagénaire se fissure toutefois lorsqu'il se souvient de la garde à vue passée en isolement à Madrid, après son arrestation :

« Je n'avais pas peur de la prison, j'avais travaillé avec de jeunes incarcérés et je connaissais le milieu, mais d'être maintenu en isolement sans défense… Ça a été très dur et il en reste quelque chose. »

L'accusation peut encore faire appel du verdict. Une autre plainte visant le journal pour fraude fiscale est encore en cours d'instruction.


Photos : manifestation contre la fermeture d'Egunkaria en février 2003, à Saint-Sébastien (Egunkaria/DR)

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