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16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 08:47



Le prix Nobel de la paix vient d'être décerné au président des États-Unis, Barack Obama. Le comité Nobel entend ainsi récompenser « ses efforts extraordinaires (sic) afin de renforcer la diplomatie internationale et la coopération entre les peuples ». On se demande évidemment ce qui peut motiver l'attribution d'un tel prix à ce président américain qui, jusqu'à présent, ne fait rien d'autre que de poursuivre les guerres commencées par son prédécesseur.

Le président du comité Nobel a répondu à ses détracteurs qu'il avait voulu éviter qu'Obama ait pu « l'avoir trop tard » ! Et en effet, à quelques heures près, il a reçu le prix juste avant l'envoi de nouveaux renforts en Afghanistan !

Le comité Nobel a un faible pour les présidents américains. Il a déjà récompensé Théodore Roosevelt (1906), Woodrow Wilson (1919) ou Jimmy Carter (2002), et même le candidat malheureux Al Gore (2007). En guise de paix, Théodore Roosevelt fut le promoteur de la doctrine du « gros bâton », qui prônait l'intervention militaire armée des États-Unis dès lors que leurs intérêts étaient en jeu, une théorie qui connaît aujourd'hui encore des applications pratiques en Irak, en Afghanistan ou au Pakistan.

Plus près de nous, Carter fut récompensé pour « ses efforts en faveur de la paix, de la démocratie, des droits de l'homme et du développement économique et social dans le monde », lui qui, en tant que président, avait mis sur pied des groupes paramilitaires contre les sandinistes du Nicaragua et fut l'initiateur du soutien de la CIA aux intégristes musulmans combattant les troupes russes en Afghanistan, aboutissant à mettre en selle Ben Laden et ses acolytes. Toutes choses, comme on voit, bien plus responsables de la guerre que de la paix.

Il est vrai que parfois le Nobel de la paix s'est contenté de récompenser des organisations ou des personnalités à caractère humanitaire ou des personnalités d'autant plus populaires que ce que leur action pouvait avoir de contestable n'était pas toujours visible. Le Nobel répond aussi aux nécessités d'un monde qui, pour faire oublier ses injustices et ses inégalités, a besoin de mettre sur le devant de la scène des personnalités semblant désintéressées.

Mais, en réalité, le prix Nobel est loin d'être apolitique. Depuis les années vingt, il a accompagné les manœuvres des grandes puissances qui ont façonné le monde tel qu'il est actuellement. Le prix a été attribué en 1953 au général Marshall pour son plan d'aide financière à l'Europe après la Seconde Guerre mondiale ; à Sadate et à l'ex-terroriste de l'Irgoun Begin, en 1978, après les accords de paix entre l'Egypte et Israël ; à Gorbatchev, un an après la chute du mur de Berlin ; à Mandela et De Klerk pour la fin de l'apartheid (1993) ; ou encore à Arafat, Peres et Rabin, en 1994, lors d'une énième tentative d'accords de paix entre Israéliens et Palestiniens... restée depuis lettre morte.

Le prix le plus controversé reste celui décerné en 1973 à Henry Kissinger et Lê Düc Tho. Ces derniers venaient d'entamer les négociations qui allaient mettre fin à la sale guerre menée par les États-Unis contre le peuple vietnamien. La guerre du Viêtnam avait fait naître un grand mouvement d'opposition et l'opinion mondiale savait très bien que Kissinger, maître d'œuvre de la diplomatie américaine, était surtout l'un des principaux responsables de la poursuite de la guerre. En 1972, avec le président Nixon, il avait élargi les bombardements massifs, qui frappaient le Viêtnam, à l'ensemble des pays voisins de la péninsule indochinoise. Kissinger empocha son prix, tandis que le dirigeant vietnamien conjointement récompensé le refusait en signe de protestation.

Alfred Nobel avait bâti son immense fortune sur l'invention de la dynamite. Pour se faire pardonner sa responsabilité dans l'exploitation militaire de son invention, il avait institué cinq prix destinés à récompenser des personnes « ayant rendu de grands services à l'humanité » dans les domaines de la chimie, de la physique, de la physiologie-médecine, de la littérature et de la paix. Mais, dans un monde où « le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage », selon le mot de Jaurès, attribuer un « prix de la paix » à un dirigeant de ce monde ne peut servir qu'à masquer son rôle réel de fauteur de guerre d'hier, d'aujourd'hui ou de demain, tandis que les marchands de canons continuent de vaquer à leurs bonnes affaires.

Jacques FONTENOY
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