blog du Npa 29, Finistère
Algues vertes : ne mettons pas la tête dans le sable !
Après un développement localisé en Bretagne nord, les algues vertes gagnent rapidement les côtes de Bretagne sud. Les scientifiques qui travaillent depuis des années sur ce phénomène affirment que se sont les fuites de nitrates d’origine organique et chimique utilisés en excès qui permettent le développement anormal des ulves. Réduire de façon importante ces excès est à ce jour la seule manière de lutter contre ce fléau ce qui suppose de modifier en
profondeur les pratiques agricoles.
Nier la responsabilité de l’activité agricole, (comme tentent maladroitement de le faire les organisateurs de la contre manif prévue à Fouesnant épaulés par la droite, la FNSEA et une partie de la gauche), dans le développement massif et saisonnier des algues vertes est un déni de vérité contredisant tous les avis émis par des scientifiques crédibles qui a pour effet (sinon pour but) de créer la confusion dans les esprits des agriculteurs.
Nous constatons que, dans le légitime débat sociétal actuel concernant l’agriculture, personne ne condamne les paysans, mais que c’est bien le modèle de développement agricole capitaliste en Bretagne qui est contesté ce qui n’est pas la même chose.
En Bretagne, c’est la concentration excessive d’animaux sur le territoire qui est la cause première des pollutions d’origine agricole par les nitrates. Tant que l’équilibre « sol /productions animales » n’aura pas été retrouvé, les dégâts environnementaux persisteront (car les algues vertes ne sont que la partie émergée de l’iceberg, on verra aussi les dégâts causés par les herbicides, insecticides, fongicides, les antibiotiques etc.). La culture excessive du maïs et les importations massives de soja sont aussi des conséquences de ce déséquilibre.
La fuite en avant technologique (méthanisation, traitement…) ne résoudra pas le problème des algues vertes. L'Etat doit, quant à lui, assumer aussi une large part de responsabilité après avoir favorisé, à la demande des responsables professionnels (Chambres d’Agriculture, Coopératives, Industrie agro-alimentaire) l’accélération de la restructuration conduisant à concentrer toujours plus la production, en ayant voté l'amendement le Fur et en acceptant d’assouplir les règles d'épandage.
Seule la remise en cause de ce modèle à bout de souffle, la diminution des volumes de production et la recherche des solutions qui permettent, à la fois de maintenir tous les paysans, d’installer le plus possible sur de petites fermes, de promouvoir une agriculture de qualité avec des pratiques respectueuses de l’environnement, laissant plus de valeur ajoutée aux paysans et moins à la grande distribution et à l’industrie. Afin que les paysans puissent vivre décemment et sereinement de leur métier en réconciliant agriculture et société.
Rendez-vous : à 11 heures sur la plage du Cap Coz dimanche 18 septembre