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blog du Npa 29, Finistère

Le Parti communiste et le gouvernement : un jeu de dupes pour les travailleurs (LO)

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Malgré tous ceux qui rêvent d'enterrer le Parti communiste français, la fête de L'Humanité reste une grande fête populaire, le plus grand rassemblement politique et militant du pays, qui mobilise, bénévolement, des milliers de militants et de sympathisants du PCF.


Au fil des ans, la fête de l'Humanité est aussi devenue le passage obligé pour les ténors du Parti socialiste à la recherche des voix des classes populaires. L'année dernière, Royal, Aubry et Montebourg, candidats à la primaire du PS, s'y étaient bousculés. Cette année, rien de tel. Le PS s'est fait discret et aucun « poids lourd » du gouvernement n'a fait le déplacement. Montebourg, qui avait été chaleureusement accueilli l'année dernière, s'est bien gardé d'y mettre un pied. De peur sans doute qu'on ne lui demande des comptes sur les licenciements et les fermetures d'entreprises qu'il cautionne.


Que le PS au gouvernement n'ait envoyé que trois seconds rôles à la fête de l'Humanité, alors que onze ministres de premier plan s'étaient déplacés à l'université d'été du Medef, est révélateur.

 

Si Hollande doit aussi son élection aux quatre millions d'électeurs du Front de gauche, venus s'ajouter au deuxième tour à ceux du PS, ce n'est pas à eux qu'il se sent lié et ce n'est pas vis-à-vis d'eux qu'il se sent engagé, mais vis-à-vis du patronat.


Mélenchon, qui se pose en « ayant-droit de la victoire », en est d'autant plus ridicule. Le seul « ayant-droit » de la victoire est Hollande et il ne gouvernera pas sous la pression de l'électorat de Mélenchon mais sous les recommandations, voire sous les ordres, du grand patronat et des financiers. Avec l'annonce du plan d'austérité sans précédent de la semaine dernière, le message du gouvernement est clair, mais il n'y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Et la direction du Parti communiste joue au sourd quand elle choisit de faire partie de la majorité présidentielle.


Les dirigeants du PCF « veulent croire » à la réussite de la gauche et ils affirment qu'ils auront une attitude constructive. Si le gouvernement socialiste venait à prendre des mesures un tant soit peu favorables aux travailleurs, rien n'empêcherait de les soutenir. Mais où sont donc ces mesures ?


Il n'y a aucune raison de faire crédit à un gouvernement alors qu'il n'annonce que des sacrifices aux classes populaires ! Ce n'est pas parce que le gouvernement est estampillé « de gauche » qu'il faut se laisser faire sans réagir !


La pire des choses serait que les militants du Parti communiste, en particulier les militants ouvriers, croient et fassent croire autour d'eux que nous avons des alliés au gouvernement. Ce serait une façon de démobiliser, de désarmer les travailleurs, et ce fut le cas sous les gouvernements Mitterrand et Jospin avec des militants qui sont restés l'arme au pied. Les travailleurs doivent savoir qu'il n'y a qu'eux qui peuvent changer le rapport de forces avec le grand patronat, par leur lutte. Au lieu de cela, la direction du PCF continue de les bercer d'illusions.


La direction du PCF a choisi de faire du combat contre le traité budgétaire européen, le combat de la rentrée. Mais si elle a choisi ce terrain, c'est justement parce que c'est celui qui gêne le moins le gouvernement : les premiers visés sont l'Europe et Merkel, et l'attention des travailleurs est ainsi détournée vers un faux combat.


Au lieu de proposer aux travailleurs des objectifs pour défendre leur emploi et leur salaire, la direction du PCF leur demande de se mobiliser pour un référendum... contre ce traité budgétaire européen ! Se battre pour demander un référendum est ridicule ! En 2005, un référendum a eu lieu, le « Non » a gagné, et le pouvoir s'est assis dessus.

Quant au traité, c'est un chiffon de papier car aucun gouvernement n'a attendu ce traité pour imposer l'austérité aux travailleurs et ce n'est pas ce traité qui oblige les patrons à licencier, à bloquer les salaires et à aggraver l'exploitation.

Une mobilisation, même victorieuse, contre ce traité ne ferait pas avancer d'un pouce les revendications vitales du monde du travail.


Alors, les travailleurs ont mieux à faire. Ils doivent se défendre contre les licenciements, en imposant leur interdiction et la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire. Et ils doivent se battre avec leurs propres armes que sont les grèves et les manifestations. C'est de cette lutte que leur vie dépend. Le reste est de la diversion.

 

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2303&id=1

 

 

Débat avec LO: La manif du 30, une « diversion » ou une étape dans la lutte contre l’austérité ?

Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 163 (27/09/12)

Dans Lutte ouvrière du 7 septembre, un article intitulé « Le Front de Gauche et le traité européen : une diversion », critique la politique du Front de Gauche et la manifestation du 30 septembre à laquelle le NPA appelle. « Le Front de Gauche de Mélenchon et le PCF, qui en est la principale force militante, font de la campagne pour un référendum sur le traité budgétaire européen l’axe principal de leur rentrée politique. Ils ont d’ores et déjà programmé une manifestation sur ce sujet pour le 30 septembre. [...]

 

Le traité européen, signé par Sarkozy et Merkel au début de l’année et proposé désormais à la ratification des Parlements des différents pays, contient en effet l’obligation de mener des politiques d’austérité. Mais ce n’est qu’une confirmation, à l’échelle européenne, de ce qui est en route depuis longtemps [...] Cette austérité, cette politique continûment appliquée par tous les gouvernements dans tous les pays, ne dépend pas des papiers que signent ou ne signent pas les politiciens européens... » écrit LO. Cette politique d’austérité tomberait-elle du ciel ? Un mal que l’on ne pourrait combattre ? Peut-être dépend-elle quand même de quelques papiers signés par des politiciens ? De quelques traités ?


«  Rappelons qu’en 2005 le traité constitutionnel européen, réputé "graver l’austérité dans le marbre" fut rejeté par les électeurs en France lors d’un référendum et dans d’autres pays. L’austérité n’en a pas moins continué » poursuit LO. Bien sûr, le Non n’a pas suffit à enrayer la politique des bourgeoisies et de leurs États, il n’empêche que ce fut une victoire qui a compté dans le rapport de forces. Elle n’a pas suffi ? Pas plus que le mouvement des retraites n’a suffi à empêcher quelques politiciens de signer « un papier », une loi instituant la fin de la retraite à 60 ans. Avions-nous pour autant tort de nous battre ? Bien évidemment non.

 

Ceci dit, si « aller demander un hypothétique référendum dont le résultat tout aussi hypothétique serait bien incapable de faire reculer le gouvernement et le patronat » est effectivement une diversion, manifester contre le traité budgétaire, non. « L’urgent est d’agir aujourd’hui pour organiser la riposte ouvrière » nous dit LO, oui, mais cette riposte, c’est une bataille politique face à la politique du gouvernement, une bataille qui implique de ne pas craindre d’être une force d’opposition à ce gouvernement et à sa politique. On ne peut en effet lutter contre « la vague de licenciements dans les grandes entreprises » que si on est prêt à affronter le gouvernement Ayrault qui « laisse les mains entièrement libres au grand patronat et continue d’appliquer la politique d’austérité déjà engagée sous Sarkozy ». Eh oui, la bataille contre les licenciements et l’austérité, le TSCG, est une même bataille qui suppose que les organisations ouvrières soient capables de « se mobiliser face à ce gouvernement dit de gauche, comme auparavant face à un gouvernement de droite », d’agir comme une opposition de gauche à ce gouvernement. Ce que refuse le FdG, et c’est là où nous devons porter la critique.


LO prend argument de la campagne pour le référendum du FdG pour ne pas appeler à la manifestation du 30, alors que l’appel unitaire à cette manifestation n’en dit pas un mot. Vous avez-dit diversion ? En tout cas, une erreur politique.


Yvan Lemaitre

 


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