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blog du Npa 29, Finistère

Le Parti de gauche reste l’écurie de Mélenchon

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Quatre ans après la création du Parti de gauche, qui se réunit en congrès jusqu’à dimanche, il n’est plus rare de voir flotter ses drapeaux rouge et vert dans les manifestations.

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Que ce soit en faveur des sans-papiers, contre l’accord sur l’emploi, ou contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

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Reconnaissables à leur foulard rouge, ses adhérents – 12 000 revendiqués – sont des militants très dévoués. « Il y a beaucoup de jeunes – qui n’avaient jamais adhéré à un parti avant - et de militants syndicaux, note Martine Billard, coprésidente du parti. Des personnes qui viennent grâce à cette fusion du social et de l’écologie. » Comprendre grâce à « l’écosocialisme » que le PG a mis au cœur de son projet. Sans oublier une critique de plus en plus radicale du gouvernement socialiste, qui fait grincer des dents jusque dans les rangs du Front de gauche. « Ce n’est pas avec des formules bien léchées qu’on se fait entendre », justifie Mme Billard.


« C’est très secret »


Créé fin 2008 par Jean-Luc Mélenchon, alors sénateur socialiste, le parti reste structuré autour de son fondateur, qui devrait rempiler à la tête du PG, et peine à faire émerger d’autres figures. La coprésidente de M. Mélenchon, Martine Billard, son bras droit, Francois Delapierre, ou son fidèle lieutenant Eric Coquerel restent peu connus du grand public. Quant au PG, il est encore souvent confondu avec le Front de gauche. Un des anciens cofondateurs du parti, qui a préféré rester anonyme, décrit ainsi le fonctionnement du parti : « C’est du petit comité, c’est très secret, à l’ancienne, raconte-t-il. Il n’est pas sûr que les instances officielles soient les instances réelles. »


Avec près de 600 élus, le Parti de gauche n’a plus de représentation à l’Assemblée nationale depuis le départ de Marc Dolez qui a claqué la porte en décembre. Outre des désaccords stratégiques, il a dénoncé, comme d’autres avant lui, l’absence de démocratie interne. Un seul texte est discuté ce week-end. Le droit de tendance est en effet rendu difficile par les statuts du PG : pour parvenir à monter une plateforme alternative, il faut réunit au moins 20% du conseil national, qui comprend environ 700 personnes. « Ce n’est pas un seuil inatteignable, souligne pourtant M. Delapierre. L’idée est d’homogénéiser les points de vue. » C’est notamment pour cette raison que la Gauche anticapitaliste, un courant du NPA qui a rejoint le Front de gauche en juillet 2012, a refusé de venir grossir les troupes du parti. « Jean-Luc voulait faire un parti creuset, ce n’est pas le cas », estime un ex du PG.


« Crise de croissance »


La plus belle réussite de M. Mélenchon et du PCF reste le rassemblement de la gauche radicale au sein du Front de gauche. Avec, pour résultat, un score inespéré à la présidentielle (11,10%), au regard des 1,93% obtenus par Marie-George Buffet en 2007, mais aussi une grosse déception aux législatives de juin dernier.

 

Malgré la publication d’un texte stratégique du Front de gauche en janvier, de vives tensions continuent cependant à fragiliser le rassemblement. Si PG et PCF partagent la même analyse de la politique gouvernementale, l’attitude à y opposer fait débat. Les communistes veulent « ouvrir des brèches » quand le PG se pose en recours et refuse d’être associé au PS. L’approche des municipales n’y est pas étrangère : les premiers sont favorables à des alliances au cas par cas, les seconds prônent « une autonomie conquérante ».


Autre difficulté : M. Mélenchon n’a toujours pas trouvé sa place au sein du Front de gauche, ce qui l’empêche aussi de s’émanciper du PG. « Il ne peut pas être ad vitam l’ancien candidat à la présidentielle », reconnaît un membre de la direction du PCF. Pourtant, à l’automne dernier, les communistes lui ont refusé la tête du conseil national du Front de gauche qui regroupe une centaine de personnes – politiques, syndicalistes, associatifs. Depuis, le député européen ne vient quasiment plus aux réunions de la coordination du rassemblement, qui regroupe tous les lundis les responsables des différents partis.


Inévitablement, les relations entre Pierre Laurent, le numéro un du PCF, et lui s’en ressentent. « Ils ne se disent même plus bonjour », affirme un cadre du Front de gauche. Lors de la manifestation du 5 mars contre l’accord sur l’emploi, dont le Front de gauche a fait un combat emblématique, les deux hommes sont restés à plusieurs mètres l’un de l’autre alors qu’ils auraient dû afficher leur unité.  

 

« Il y a des moments où il y a plus ou moins d’enthousiasme », reconnaît M. Laurent, qui réfute cependant que les relations soient difficiles avec M. Mélenchon. Membre de la direction du PCF, Marie-Pierre Vieu juge, elle, que les tensions actuelles résultent d’« une crise de croissance ». Elle met cependant en garde : « Il n’y a pas de plan B pour Mélenchon sans le PCF et inversement. On est marié au Front de gauche. »

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