Communiqué du RESF Brest
dimanche 26 août 2012.
Plusieurs familles tchétchènes, albanaises, kosovares, macédoniennes, somaliennes, ont demandé l'asile politique à Paris.
32 personnes, dont deux femmes enceintes, l'une de 8 mois, l'autre de 4, 10 enfants, le plus âgé de 10 ans, le plus petit de 1 an. Faute de places pour les héberger, elles ont été dirigées vers Nantes, par leurs propres moyens. Là, non plus, aucune solution d'hébergement. Rennes ensuite, encore par leurs propres moyens, même réponse.
32 personnes catapultées à Brest, se retrouvant pour la quatrième fois, sans solution à l'AFTAM de Brest après des centaines de kilomètres parcourus en France, sans compter ceux pour y parvenir, qui décident de leur propre chef, d’occuper les locaux de la Mairie, au rez-de-chaussée.
C'est à partir de ce moment que le Réseau Education Sans Frontière alerté, est intervenu.
Nous avons pris contact avec la Préfecture. Mêmes réponses qu'à Paris, Nantes et Rennes, l'AFTAM y compris. Du coup, la nourriture, les couvertures, toutes les aides matérielles, au jour le
jour, sont fournies par nous, tant qu'aucune solution n'est trouvée.
Voici pourquoi:
- Le 21 août, la Préfecture héberge à l’hôtel, 3 familles pour une durée maximum de 7 jours, " liée à leur situation médicale et/ou familiale."
- Le même jour, le 21, un huissier constate l'occupation de la Mairie.
- Le 23 août, l'huissier revient avec une ordonnance du juge déclarant l’expulsion immédiate. La police et la gendarmerie sont présentes à la demande de la Mairie. Les
journalistes priés de rester à l'extérieur des locaux pendant pendant une demi-heure, ont finalement pu entrer.
- Á 17 heures, le 23 août, 16 personnes, 3 familles dont 5 enfants ont été mises à la rue, les matelas sur le trottoir devant la Mairie. Après réflexion, vu la météo et la
pluie, il était urgent de trouver un toit pour ces personnes, à minuit. Ainsi les avons-nous amenées dans une école de Brest, désaffectée depuis 3 ans. Déménagement en pleine nuit, gamins en
pleurs, familles inquiètes installées à l'école Levot à Brest, rue Sully Prudhomme, un poète.
- Le 24 août, même sort, la police, et un huissier qui nous informe que la procédure d'expulsion est engagée. Et qu'elle sera appliquée dans trois jours, lundi
27.
Depuis un mois et demi à Brest, ces demandeurs d'asile ne bénéficient d'aucune aide. L'AFTAM ne pouvant leur donner des bons, le Samu social non plus, à la demande de la Préfecture, des bons qui leur auraient permis de s'adresser à des associations caritatives.
16 personnes, 3 familles dont 5 enfants, de nouveau la rue, lundi ou mardi 28 août ?
Bientôt, 32 personnes, dont deux femmes enceintes, l'une de 8 mois, l'autre de 4, et 10 enfants, le plus âgé de 10 ans, le plus petit de 1 an, sans aucune proposition de solution ? Alors que l'Etat français se doit de fournir un logement aux demandeurs d'asile jusqu'à la fin de l'examen de leur dossier. La femme enceinte de 8 mois a été hospitalisée.
Contacts :
Thierry Chancerel / 06 40 90 06 53
Anne Bussière / 06 46 47 19 60