27 mai 2010 - Le Télégramme
Le syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale est inquiet. Réuni hier à Lorient, il réclame davantage de moyens tout en critiquant les réformes imposées par le ministère de tutelle.
Les proviseurs, principaux et adjoints des lycées et collèges réunis au sein du SNPDEN (syndicat national des personnels de direction
de l'Éducation nationale) n'ont pas l'habitude de communiquer. C'est dire si l'inquiétude est grande. «La rentrée va être très difficile avec la réforme de la mastérisation.Quelles que soient les
propositions du rectorat, explique Christine Guignard, secrétaire académique du SNPDEN, on demande le retrait de cette réforme, insuffisante à nos yeux pour former les enseignants». «On a
remplacé un système de formation par rien, si ce n'est des suppressions de postes, ajoute Philippe Debray, secrétaire adjoint. L'éducation de nos jeunes n'est plus une priorité. Nous sommes
obligés de gérer et d'appliquer un empilement d'effets d'annonce».
«Le système se dégrade»
«Comment voulez-vous, dans ces conditions, qu'on ait un projet d'établissement stable?, renchérit Philippe Vincent, secrétaire national. Accompagnement éducatif, diagnostic de sécurité dans les
établissements, réformes des secondes, changement des rythmes scolaires... Autant de mesures pointées du doigt par le syndicat.
«Les problèmes s'accumulent. Les chefs d'établissement ont de plus en plus de choses à gérer et n'ont plus le temps d'exercer leur vrai métier. Beaucoup de nos collègues n'ont plus d'adjoint. On a aussi beaucoup de mal à trouver des professeurs remplaçants sans parler de la dégradation des conditions de travail de l'ensemble des personnels». Et ce n'est pas une augmentation de salaires qui suffira à apaiser la colère.
«Nous demandons juste d'autres façons d'exercer notre métier, ceci dans l'intérêt des enseignants et des élèves». «Le système se dégrade, conclut Jean-François Mathieu, proviseur du lycée de Port-Louis. Les chefs d'établissement ne peuvent plus cautionner la politique qu'on leur impose parce que les réformes annoncées ne vont pas pouvoir fonctionnerà la rentrée».
Note: Le SNPDES fait partie de la fédération "UNSA"