10 novembre 2010 à 07h30 - Le Télégramme
La participation à la grève lancée hier au Crédit mutuel Arkea par l'intersyndicale (CFDT, CFTC, CGT, FO, SNB, UNSA) a été moindre
qu'en juin. La direction l'évalue à 20,92%, l'intersyndicale à 25%.
En juin, la première l'avait estimée à 39,48%. 129 caisses avaient été alors fermées contre 57 hier. L'opposition syndicale porte sur un système mis en place cette
année dans les agences du réseau. Il ouvre une rémunération supplémentaire si des objectifs sont atteints.
Au seuil de 100%, une enveloppe est attribuée. Il existe deux autres paliers d'objectifs, à 110 et 120%. En cas d'obtention, 70% de la somme est répartie
égalitairement au sein de l'agence, la répartition des 30% restant étant à l'appréciation du chef d'agence. Hier, lors de l'assemblée intersyndicale, tenue au Relecq Kerhuon (29), le dispositif a
été fustigé. «Certains salariés, qui n'arriveront pas à se couler dans ce moule, vont être mis en danger», a déclaré un intervenant. «C'est la rupture des collectifs de travail», a renchéri un
autre. «Cela va amener les futures rémunérations vers l'aléatoire», a jugé un troisième. Les syndicats considèrent aussi que ce système sera générateur de stress et contribuera «à des cas de
souffrance au travail».
Réunion le 24 novembre
Marie-Antoinette Tanguy, directrice des ressources humaines et de la formation, n'a pas la même lecture du dispositif: «Ce que nous voulons, c'est que l'équipe se
solidarise. S'il existait des pratiques déviantes, la contribution des syndicats est aussi d'alerter pour que je puisse les corriger. Par ailleurs, Je ne crois pas que notre entreprise soit plus
stressante que la moyenne, au contraire. Il n'y a pas de risques supplémentaires. Par contre, il faut être vigilant à ce que cela ne se dégrade pas». Direction et syndicats se réuniront le 24
novembre sur un ordre du jour qui a été modifié et sera consacré aux conditions de travail.
- Vincent Durupt