L'usine de traitement de Lantic n'en peut plus. Et, à la suite de plaintes de riverains, une autre plateformede stockage n'en reçoit plus. Le littoral pourrait être vert au passage du Tour, mercredi...
Ces deux dernières semaines, les norias de camions ont déversé quelque 2 000 tonnes d'algues vertes à l'usine de compostage, située à l'arrière de Binic. Les huit box de 200 tonnes, où sont entreposées les algues avant d'être compostées, sont remplis à ras bord. « Et quand ils sont pleins, j'arrête d'en prendre », ajoute Mark Briand. Logique.
Odeurs, problèmes respiratoires...
En cas de saturation de cette usine, l'État et les collectivités ont tout prévu. Le syndicat mixte (Smitom), à Ploufragan, a créé une belle plateforme, opérationnelle depuis la fin août 2010. Sur le sol bétonné de 14 000 m2, 10 000 tonnes d'algues vertes peuvent être compostées pendant la saison. Cette année elle a en reçu un peu moins de 1 000 tonnes. « Pas plus de 200 tonnes d'algues par jour, insistaient les élus. C'est l'une des conditions pour qu'il n'y ait pas de problèmes d'odeurs. » Pour réduire les nuisances olfactives, les mélanges d'algues à des déchets verts broyés sont effectués la nuit.
Tout a été prévu. Sauf les vents de sud. Ils renvoient les odeurs nauséabondes des algues en décomposition dans des bureaux d'un bâtiment administratif situé à quelques dizaines de mètres du stockage à ciel ouvert. Des agents de la communauté d'agglomération de Saint-Brieuc y travaillent. Ils se plaignent des odeurs, de problèmes respiratoires, de picotements aux yeux...
Fermeture des plages ?
Du coup, les responsables de ce site ont pris la décision de ne plus en recevoir en attendant des résultats sur les taux d'ammoniac. « On a fait des relevés, mais l'appareil n'a pas fonctionné pas. On en a fait d'autres. Et on attend les résultats », explique Jacques Pedron, responsable du site. Des élus ne sont pas surpris par ce qui arrive : « Nous avons toujours eu des doutes sur la création cette plateforme, de 1,8 million, à l'air libre dans une zone industrielle. Les faits nous donnent raison », avance Thierry Burlot, président du Smitom de Launay-Lantic.
Si les échouages persistent les jours à venir, sans solution de stockage, les ramassages risquent d'être stoppés. Pas terrible pour l'image du littoral costarmoricain lors du passage du Tour de France, mercredi prochain. Et au-delà de mercredi ? « Impossible d'imaginer qu'on ne les ramassera pas. Ça veut dire putréfaction et fermeture des plages », note Thierry Burlot.