-
Grutiers et techniciens de maintenance ont bloqué l'accès au port de commerce jusqu'à 17 h.
Avec le personnel de maintenance, ils ont durci leur mouvement social, hier matin. L'accès a été barré par un piquet de grève jusqu'à 17 h. Le blocage pourrait reprendre lundi.
Le brasier, où il ne fait pas bon tendre une merguez, crache une fumée noire s'exhalant des palettes et des pneus en flamme. À côté ont été entreposées une cuve et de lourdes pièces de métal. Pour les poids lourds bloqués derrière, côté port, aucun espoir de passer. Seuls quelques camions frigorifiques ont été « libérés » en début d'après-midi.
Prime de départ en retraite
Avec ce blocage, le mouvement social du personnel de maintenance monte d'un cran. À une date qui ne doit rien au hasard : lundi prochain se tiendra un conseil portuaire, où les grévistes comptent voir évoquer leurs revendications.
« Il n'y a toujours pas d'avancée sociale sur la majoration de notre prime de départ en retraite, pour tenir compte de la pénibilité de notre travail », s'impatiente Yann Migliore, délégué du personnel CGT (seul syndicat implanté). « On a tous le dos cassé, on ne vivra pas beaucoup d'années de notre retraite en bonne santé ! », appuie Christian Delaroche, son suppléant.
Ces professionnels aimeraient profiter de conditions aussi favorables que les accords « amiante » dont ont bénéficié leurs prédécesseurs. La prime de départ doit leur assurer des revenus corrects entre la période où ils quittent l'entreprise et le moment où ils toucheront leur véritable pension, soit environ trois ans.
Pression de la Région
Le blocage a été levé vers 17 h. Il aura toutefois empêché le déchargement d'un bateau abritant 7 200 tonnes de ciment. Contacté par Ouest-France, le directeur de la Chambre de commerce et d'industrie, qui gère le port, n'a pas souhaité commenter le mouvement social. Il s'exprimera à l'issue du conseil portuaire, qui se tient lundi.
Du côté de la Région, propriétaire du port, on est pressé de voir le conflit se conclure : son vice-président, Gérard Lahellec, a rappelé sa « totale disponibilité pour engager un processus de négociation, en visant le double objectif de l'efficacité économique et de l'exemplarité sociale pour l'ensemble de ses ports ». 30 millions d'euros ont été investis récemment pour moderniser le site lorientais.
Les grévistes maintiendront, eux aussi, la pression sur la direction, lundi. À leur façon : un nouveau blocage est prévu. Ils pourraient bien rallumer leur brasier pour être sûrs de ne pas se faire enfumer.