Trois points de rassemblement
Hypothèse rapidement confirmée: «Aujourd'hui, c'est la fête de tous les "vrais" travailleurs», ont lancé
en préambule les représentants syndicaux. «Ce défilé rassemble près d'un millier de personnes d'ordinaire», a rappelé Bruno Bothua, secrétaire départemental CGT. La place de la Mairie, noire de
monde... De quoi réjouir les organisations syndicales. Enfin, celles qui avaient invité au rassemblement sur Hennebont.
Un succès donc, malgré la division: quand Hennebont faisait le plein à l'invitation de la CGT, Solidaires, Unsa et FSU, Lorient manifestait aussi. Et plutôt deux fois qu'une: 150 personnes ont répondu à l'appel de la CFDT qui avait fait le choix de la place Glotin pour rallier les troupes (voir ci-dessous).
FO a aussi joué la carte perso avec 70 personnes rassemblées devant la Maison des syndicats, boulevard Cosmao-Dumanoir. À Hennebont, les syndicats présents ont parlé d'une même voix: «Nous, salariés, retraités, privés d'emploi, nous disons une fois de plus "Non" au fascisme, "Non" au racisme, "Non" au libéralisme». Le résultat du premier tour était au centre des commentaires et certains scores ont, semble-t-il, bien du mal à passer:
«En ces temps de crise et de casse sociale, dans cette atmosphère nauséabonde où les étrangers, les
syndicats, les minorités et ceux qui luttent pour l'égalité et la fraternité sont montrés du doigt et accusés d'être la cause de tous les maux présents et à venir, ce jour emblématique du 1ermai
doit être l'occasion de rappeler ce que jamais nous ne devrions oublier». En écho, les membres du collectif «Urgence un toit pour tous» ont pris la parole pour dénoncer «le déni des lois sur
l'hébergement par les services de l'État» et appeler à un rassemblement le mercredi 9mai devant la préfecture, à Vannes.
«Les vrais travailleurs face au vrai bilan»
Au passage, le président-candidat en prend pour son grade. «Entre 2008 et 2010, l'espérance de vie en bonne santé a
diminué de huit mois, passant à 61ans et neuf mois pour un homme, soit, en dessous de l'âge légal de départ en retraite. Ça, c'est le vrai bilan de Sarkozy contre les vrais travailleurs».
Nouvelles mises en garde: «Actuellement, un règlement européen risque d'entrer en vigueur. Il instaure la primauté des libertés économiques sur les droits sociaux, au premier rang desquels figure
le droit fondamental de faire grève.
C'est la fin du droit de grève, ce droit essentiel de la lutte des travailleurs». Et d'appeler à la vigilance contre les plans de rigueur «en cours d'élaboration»: «Encore et toujours, ce sont aux travailleurs, aux plus précaires, aux plus fragiles de faire des sacrifices. Pour nous, demain, c'est priorité à l'emploi et lutte contre la précarité. La promotion des salaires et du pouvoir d'achat doit être une priorité». Des revendications qui ont un air de déjà entendues, il y a cinq ans de cela...