19 octobre 2010 à 17h57 - Le Télégramme
La situation est redevenue normale à 17 h 30 à Lorient, après une fin de matinée et un après-midi d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. Du jamais vu de mémoire de manifestant...
La manifestation calme et bon enfant rassemblant entre 15 et 20.000 personnes a fortement dégénéré vers 11 h 30, quand la tête du cortège pacifique, dans laquelle
on trouvait des enfants, des familles s'est trouvée bloquée par un cordon de gendarmes mobiles positionné sur le pont de Carnel, au bout de la rue de la Perrière qui conduit au port de pêche et
au dépôt pétrolier.
Une pluie de grenades
A la surprise générale, les grenades lacrymogènes ont commencé à tomber sur les premiers manifestants. Des enfants en larmes, des personnes âgées à terre, évacuées
par les pompiers. La tête de la manifestation a reflué dans une grande confusion, alors que des milliers de personnes continuaient de défiler dans la direction du port de pêche.
Une pluie de grenades lacrymogènes qui a indigné bon nombre de manifestants. "C'est honteux, c'est une abomination, ça fait 50 ans que je fais des manifs, c'est la
première fois que je vois ça...des grenades contre une foule pacifique!" s'insurgeait Roger 72 ans, accompagné de sa femme Berthe. Le couple s'essuyait les yeux.
Des jets de pierre contre les salves de grenades
Environ 500 personnes sont alors restées face aux gendarmes mobiles. Ils ont essuyé plusieurs salves de grenades, ainsi que des grenades explosives. Certains
répliquaient par des jets de pierres. Trois personnes ont été blessées. Après plusieurs heures de tension, à 14 h les forces de l'ordre ont repoussé les manifestants vers le
centre-ville.
Plusieurs autres points de blocages sont alors apparus.
Des jets de poubelles enflammées
Une partie des manifestants est allé bloquer le rond-point de la base des sous-marins, interdisant l'accès à Lorient par la pénétrante portuaire. Vers 15 h , les
forces de l'ordre ont de nouveau donné l'assaut, en faisant usage de grenades lacrymogènes.
Les manifestants, constitués de jeunes, de militants CGT et de dockers ont alors reflué par le boulevard Savorgnan de Brazza, qui surplombe la voie pénétrante.
Nouvelles salves de grenades, auxquelles les manifestants ont répondu en lançant du pont de Kerolay, des poubelles enflammées sur la chaussée de la pénétrante. Des échauffourées ont continé
jusqu'à 17 h 30, autour du rond-point de Bir-Hakeim. La situation est revenue normale à ce moment là.
- Sophie Paitier