Y z'étaient pas plus heureux sans manuels
scolaires?
À la rentrée de septembre, les élèves de seconde commenceront leur année avec un nouveau programme dans toutes les matières. Les programmes scolaires changent en effet périodiquement, pour
diverses raisons. Il y a d'abord, et c'est normal, l'intégration des nouvelles découvertes, dans tous les domaines, y compris dans la façon d'enseigner. Mais il y a aussi l'effet des évolutions
politiques et sociales et celui des modes pédagogiques. Il y a également, dans une proportion difficile à évaluer, l'intérêt bien compris des éditeurs de manuels scolaires pour lesquels chaque
changement de programme est une aubaine.
La rentrée 2010, pour laquelle il faudra renouveler tous les manuels d'une génération, rapportera autant aux éditeurs qu'elle coûtera aux Régions qui financent les livres scolaires des élèves des
lycées, soit 150 à 200 euros par élève de seconde. Les Régions ont d'ailleurs protesté auprès du ministre de l'Éducation nationale en lui faisant remarquer qu'il aurait été plus sage
d'étaler le changement de programme sur plusieurs années afin d'en limiter le coût. Ayant déjà établi leurs budgets et subissant une baisse des ressources attribuées par l'État, les
administrations régionales se demandent comment financer ces dépenses nouvelles, et on le comprend. Il est vrai cependant qu'aucune, à ce jour, n'a suggéré de réduire les subventions qu'elles
versent toutes aux entreprises privées.
Le ministre Chatel répond donc à une lettre de l'Association des Régions françaises que l'État verse aux familles des primes de rentrée et des bourses... ce qui n'a aucun rapport puisqu'il s'agit
des manuels qui sont payés par les Régions et fournis par les lycées. Il ajoute qu'il y a aussi des bourses aux livres d'occasion, ce qui est particulièrement malin s'agissant de livres nouveaux.
Et il finit quand même par dire ce qu'il pense : selon lui, « les Régions ne sont pas tenues de financer les manuels scolaires ».
Ben voyons. D'ailleurs les enfants d'ouvriers ne sont pas tenus d'avoir des livres, ni même, tant qu'on y est, d'aller au lycée !
Note: Là les camarades de Lutte Ouvrière semblent être en dessous du niveau d'indignation acceptable! En effet, un ministre avoue tout simplement qu'il travaille
uniquement pour sa classe et les enfants de sa classe (sociale) et qu'il emmerde les pauvres, quand même!