L'enfer!
30 novembre 2012 -
Le mariage gay? «Tout maire doit appliquer la loi de la République!». Elie Geffray, maire d'Éréac et prêtre estime que la «clause de conscience» n'a pas à peser en la matière...
«Un maire doit appliquer leslois, en vertu du principe dela laïcité, beaucoup trop négligé aujourd'hui. Il n'a pas à faire intervenir
ses convictions religieuses dans l'exercice de ses fonctions. Ou alors il démissionne». Des propos d'autant plus décoiffants qu'ils sortent de la bouche d'un prêtre. Élie Geffray confesse avoir
été très excédé par l'attitude de François Hollande quant à l'application de la loi sur le mariage pour tous.
La vertu de la laïcité
«Si, à chaque fois qu'on vote une loi, on peut ne pas l'appliquer en raison d'une clause de conscience, c'est dangereux... Que les cultures puissent s'exprimer,
c'est normal, affirme le maire d'Éréac. Mais que l'on veuille imposer sa différence religieuse, je ne suis pas d'accord. Et cela, quelle que soit la religion. Je suis chrétien sans complexe,
soit, mais aussi sans arrogance... Dans l'espace public, la laïcité est cette vertu qui régule nos différences. Et je suis pour le moins étonné que le président de la République ne s'en sente pas
le garant rigoureux».
Légiférer pour pacifier
Quant au mariage gay, Élie Geffray le prêtre confie avoir de sérieuses raisons d'être contre, au niveau anthropologique. «Mais, d'un point de vue pratique, il y a de
bonnes raisons d'être pour. Le mariage gay, dans dix ans, ce sera anodin et ne perturbera pas la société. C'est comme le Pacs. Sur ce genre de question, il vaut mieux légiférer pour pacifier la
société. Imaginez ce que serait la société française si on n'avait pas réglementé le divorce, la contraception ou l'avortement...
En Espagne, où le mariage gay existe, c'est plus la crise financière qui perturbe la société que cette question-là. À cet égard, je préférerais que les évêques français mettent plus leur énergie à lutter contre une société qui détruit des familles et supprime toute perspective à la jeunesse qu'à combattre le mariage homosexuel. Même si je comprends leurs réticences, il faut une hiérarchie des urgences...».
Propos recueillis par Hervé Queillé