21 mars 2013
*
Anticancéreux, anticoagulants, vaccins... Chaque jour, 5 % des médicaments commandés par les pharmaciens de ville sont en rupture de stock, avec la moitié des interruptions dépassant les quatre jours.
*
« C'est un phénomène mondialisé et qui s'est aggravé ces dernières années », explique Philippe Liebermann, pharmacien à Strasbourg et vice-président de la fédération
des syndicats pharmaceutiques de France. Pour l'Académie de pharmacie, ces pénuries sont le résultat de problèmes et de blocages à tous les stades de la chaîne du
médicament.
Fabriqués en Inde ou en Chine
*
Il peut s'agir d'une difficulté d'approvisionnement en matières premières pharmaceutiques, d'autant plus difficile à compenser que 60 à 80 % des principes actifs
sont aujourd'hui fabriqués hors d'Europe, principalement en Inde et en Chine, contre 20 % il y a trente ans.
Pour éviter cette dépendance, l'Académie préconise « d'engager une politique volontariste de relocalisation » de la fabrication des principes actifs. Mais les pénuries concernent également les pharmacies hospitalières, seules habilitées à dispenser les traitements les plus lourds, notamment les chimiothérapies, en cas de cancer.
« On essaie toujours de trouver une solution de substitution, mais parfois cela peut prendre un peu de temps », indique Jean-Michel Descoutures, un pharmacien hospitalier qui préside le Club des acheteurs de produits de santé. Même s'il n'a jamais entendu parler d'un décès lié à une rupture de stock, il reconnaît que le changement de traitement peut avoir des conséquences importantes pour le patient.
*