blog du Npa 29, Finistère
3 février 2012 -
Pendant une vingtaine d'années, des mines d'uranium ont été exploitées entre Pontivy et Arzano. Un comité de suivi va être mis en place pour étudier d'éventuelles mesures de décontamination.
Du début des années 1960 aux années 1980, plus de 1.120 tonnes d'uranium ont été extraites du sous-sol breton par l'ex-Cogema (Le Télégramme du 4avril 2010). La mine la plus importante était située au Bonot, à Berné. Elle a produit plus de 400 tonnes de minerai radioactif. Suivait le site de Rosglas, à Meslan, où ont été extraites 144 tonnes d'uranium. La plupart de ces sites ont été fermés sans dispositions particulières, les stériles (les roches extraites qui étaient en contact avec l'uranium) étant le plus souvent à l'air libre.
Des taux de radioactivité anormalement élevés - parfois supérieurs à 50 fois la radioactivité naturelle - y ont été relevés, notamment par la Commission de recherche
et d'information indépendante sur la radioactivité (Criirad). En juillet 2009, les préfectures du Morbihan et du Finistère
sommaient Areva, qui a succédé à la Cogema, de réaliser un bilan environnemental des sites en question. Areva devait rendre son rapport avant avril2011.
Réunion le 1er mars
Ce document a bel et bien été transmis aux services de l'État. Et, hier, la préfecture du Morbihan nous annonçait qu'un comité de suivi pour les sites concernés dans le Morbihan et le
Finistère serait organisé, en préfecture, le1ermars. «L'objet de ce comité de suivi est de faire un point complet de ce bilan
avec les maires des communes concernées et avec les associations. Toutes les interrogations soulevées lors de ce comité seront transmises à Areva pour compléments
d'information ou des études supplémentaires». La préfecture a promis qu'une information à destination du public, via les médias, serait programmée ultérieurement.
Pas d'information sur place
Les associations qui ont largement contribué à faire avancer ce dossier, comme Sortir du Nucléaire Cornouaille et Roz
Glas, doivent être satisfaites. Il y a quelques jours, Chantal Cuisnier de Sortir du Nucléaire que nous avions contactée s'étonnait qu'aucune mesure visant à informer le public
n'avait été mise en place. «On ne demande pas d'isoler la zone. Simplement d'avertir les promeneurs des dangers qu'ils pourraient encourir en y stationnant trop longtemps. Une des anciennes
mines est traversée par un chemin de randonnée.
Cela fait trois ans qu'on demande que ces mesures soient prises et rien n'est fait. Je tiens à rappeler que certains sites ont été découverts par nos adhérents. On a découvert des choses aberrantes. À Quistinic, par exemple, une famille vivait à quelques mètres de l'ancienne mine. Elle était exposée à un niveau de radiation supérieur à 25 fois le niveau naturel». À Bubry, ce sont des milliers et des milliers de mètres cubes d'eau radioactive pompés dans la mine qui ont été déversés sur les terres d'une propriété.