Par (5 novembre 2012)
C’est à coup de dizaines de millions de dollars que les compagnies agrochimiques, Monsanto en tête, tentent de faire barrage à une proposition de loi visant à imposer l’étiquetage obligatoire des produits contenant des OGM en Californie.
Malgré des moyens financiers six fois moins élevés, les organisations citoyennes qui défendent cet étiquetage continuent de mobiliser au nom du « droit de savoir ».
Le 6 novembre, les électeurs américains n’éliront pas seulement leur président mais devront également se prononcer sur une série de référendums. En Californie, l’un des plus disputés et commentés est le référendum sur la Proposition 37 [1], qui vise à imposer un étiquetage obligatoire des produits destinés à l’alimentation humaine contenant des OGM.
Pour le mouvement Right to Know (« le droit de savoir ») à l’initiative de cette proposition, le but de cette mesure est de « faire respecter le droit fondamental du peuple de Californie à être pleinement informés si les aliments qu’ils achètent et qu’ils consomment sont génétiquement modifiés ». Cette proposition de loi fait suite au recueil de plus d’un million de signatures dans le cadre de la pétition Just Label It (« il suffit de l’étiqueter ») au printemps 2011.
Si la Proposition 37 est adoptée, la Californie – qui produit près de la moitié des fruits et légumes aux États-Unis – deviendrait le premier État à exiger l’étiquetage des aliments génétiquement modifiés.
Contrairement à l’Europe où l’étiquetage est obligatoire à partir de 0,9 % d’ingrédients d’origine transgénique dans un produit [2], aucune règle n’a jusque-là été imposée aux États-Unis. Selon le Bureau d’Analyse de la Législation Californienne, 88 % du maïs et 94 % du soja américains étaient issus de semences génétiquement modifiées en 2011. 40 à 70 % des produits alimentaires vendus dans les épiceries de la Californie contiendraient des ingrédients génétiquement modifiés.