4 janvier 2013
Entre tracteurs et concerts, l'opposition au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes s'annonce bruyante et rythmée en 2013. La discussion voulue par le gouvernement risque fort, elle, de tourner au dialogue de sourds.
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Un camping permanent
«Il y aura plusieurs dizaines de milliers de personnes, ce sera un camping permanent. Si l'État décide de passer en force, ce sera très difficile à gérer»,
pronostique José Bové, l'eurodéputé écologiste, qui voit mal comment les pouvoirs publics pourraient justifier la présence, pendant des mois, de milliers de CRS sur place. Tentant de désamorcer
le dossier, Jean-Marc Ayrault, en première ligne en tant qu'ancien député-maire de Nantes et fervent partisan de l'aéroport, a mis en place une commission du
dialogue qui rendra un rapport fin mars. Mais le gouvernement a exclu que cette commission puisse retoquer le projet dans son ensemble et certains opposants,
comme l'Acipa, ont décidé de boycotter ses travaux.
Vinci n'exclut pas des retards
Du côté des partisans du projet, à savoir l'ensemble des élus PS et UMP de la région, les positions sont tout aussi tranchées. «Ce ne sont ni la violence ni les
hurlements qui décident à la place de l'application du droit que le suffrage universel est seul à donner», plaide Jacques Auxiette, président PS du conseil régional des Pays-de-la-Loire. Le
groupe Vinci, concessionnaire du projet, n'exclut désormais plus un retard de l'ouverture de l'infrastructure, prévue en 2017, pour un coût qui dépasse 550M€. Pour retarder les travaux, les
opposants multiplient les recours juridiques. Pour José Bové, le rapport de la commission du dialogue pourrait permettre au gouvernement de se sortir du dilemme
sans se déjuger si les sages reconnaissaient que le projet n'est pas viable économiquement. «2013 pourrait être la fin de ce projet inutile et imposé», espère-t-il.
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