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4 mars 2013 à 20h10
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La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a-t-elle fourni des chiffres fiables concernant le futur trafic de passagers au départ de Nantes ? Certains en doutent.
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L’argument choc pour la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, c’est l’explosion prévisible du nombre de passagers voulant prendre l’avion à Nantes à l’horizon 2050 : neuf millions, soit cinq fois plus qu’en 2005. Et c’est sur ces bases, notamment, que le si contesté projet a été bâti.
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Problème, selon des opposants, le calcul avancé par la DGAC aurait oublié un élément majeur.
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Et au regard de ce qui est arrivé à d’autres aéroports français placés dans des situations similaires, il faudrait en fait diviser l’estimation par deux. Une nouvelle pierre dans le jardin des partisans du projet.
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5 mars 2013
La DGAC a-t-elle réellement ignoré cette concurrence des LGV ?
En décembre dernier, le chargé de communication de la DGAC, Éric Héraud, nous envoyait par e-mail cette réponse : « Je me répète : la DGAC n'intègre pas dans ses prospectives les aspects rail ». En février, le même responsable affirmait le contraire au site Terraeco.net (*). Éric Héraud fournissait pour preuve un document... daté du 8 janvier 2013, soit quelques jours seulement après la demande de renseignements formulée par Le Télégramme. L'estimation du nombre de passagers a-t-elle réellement été gonflée ?
Ce (nouveau) doute intervient après celui exprimé, il y a deux semaines, sur une autre estimation ayant servi à justifier le futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
La DGAC avait, en effet, affirmé que le nouvel aéroport ferait gagner à la collectivité 911 M? sur la période 2012-2042. Le bénéfice ainsi calculé proviendrait des gains de temps de trajet pour se rendre à l'aéroport. Comment ces gains ont-ils été calculés ?
Hervé Kempf, chroniqueur au Monde, est parvenu à se faire communiquer deux notes censées expliquer ces chiffres. Dans sa chronique du 24 février dernier, le journaliste exprimait sa perplexité et
relayait l'une des observations des experts du Collectif d'élus doutant de la pertinence de l'aéroport (Cedpa) : « Une reconstitution des extrapolations possibles conduit à une évolution
statistique aberrante ».
* À Terra eco, la DGAC a tout de même reconnu qu'elle n'avait jamais pris en compte la future gare d'Orly dans ses estimations.
- H. C.