blog du Npa 29, Finistère
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Contre les opposantEs à l’Ayraultport, le gouvernement actuel mène la même politique de stigmatisation médiatique, de criminalisation judiciaire et de répression policière du mouvement social que sous Sarkozy.
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Une politique qui consiste à rejeter toute opposition dans l’illégalité et dont l’objectif est de susciter un sentiment de peur chez le plus grand nombre. Ce qu’en son temps le ministre de l’Intérieur Pasqua appelait en 1986 « terroriser les terroristes », inaugurant ainsi le renouveau répressif de la politique d’État. Une politique de répression spectaculaire a été entamée en juillet 2011, sous Sarkozy : les CRS évacuent violemment les manifestants du hall de l’aéroport, blessant grièvement une jeune femme. Ce sera le début d’une large campagne médiatique de stigmatisation des opposantEs.
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« C’est qui les casseurs ? »
La fabrique médiatique du danger utilise tous les registres pour qualifier les occupantEs de la Zad : politiques (« casseurs », « ultras », « anarchistes ») mais aussi sociaux (« jeunes ») et xénophobes (« étrangers »). On recycle les stéréotypes et vieilles recettes utilisés pour stigmatiser la population des cités. C’est ainsi que le « passer la banlieue au kärscher » du ministre de l’Intérieur Sarkozy en 2005, dénoncé à l’époque par la gauche, est devenu en 2011 dans la bouche d’Auxiette, président PS de la Région, « karchériser les opposants les plus radicaux ». La première pierre de la politique de répression-spectacle était posée : le pouvoir cherche à diviser les opposantEs entre les zadistes radicaux et les autres, plus proches du monde institutionnel.
Tout est bon désormais pour mettre en scène la supposée violence du mouvement et légitimer la répression, ainsi que les millions d’euros qui seront engloutis pour cela. Les médias se chargeant de faire le reste. L’opération « César » sera le point d’orgue de cette politique de répression féroce et spectaculaire. L’évacuation militaire et policière par des centaines de CRS et gardes mobiles des occupants de la Zad de Notre-Dame-des-Landes, au petit matin du mardi 16 octobre, est d’une ampleur sans précédent. L’État n’a pas hésité à employer les grands moyens en déployant 1 200 CRS et gendarmes sur la zone. La répression est massive et violente. L’objectif est de frapper fort à la fois physiquement et psychologiquement. Les forces de l’ordre n’hésitent pas à fouler au pied le moindre protocole, envoyant en tirs tendus grenades assourdissantes et flashball, démontrant une fois de plus que l’État bourgeois se moque bien de la légalité quand il s’agit de servir ses intérêts ou ceux des patrons comme Vinci. Le 24 novembre, un pic de violence est franchi avec une centaine de blesséEs, dont une trentaine gravement.
Répression discrète mais réelle
Mais politiquement, la répression-spectacle est un échec. Parce qu’elle a renforcé les liens entre opposantEs, elle a amplifié le mouvement et amené le gouvernement a changer de stratégie. Il applique désormais une répression plus discrète et plus insidieuse.
À côté des opérations de communication, comme la fameuse commission de dialogue, il continue de maintenir une forte présence policière sur la Zad dans une stratégie d’usure. Tous les moyens sont bons : contrôles de police incessants, fouilles de véhicules sous les prétextes les plus fallacieux, courses-poursuites, provocations, lacération des tentes et bâches, saccage des cabanes et chicanes, interpellations ciblées, infiltration et provocation des policiers de la BAC. On condamne à tour de bras. Le pouvoir cherche à casser des militantEs individuellement, sur le terrain judiciaire, avec à la clé arrestations, perquisitions, saisies, interdictions de séjours, prison ferme, mises en examen sous les prétextes les plus futiles.
Face aux provocations policières, à la désinformation médiatique, nous devons mettre au grand jour ce qui se passe, étendre les solidarités et continuer de populariser ce mouvement. Chaque mouvement est un laboratoire de la répression pour le gouvernement, chaque résistance est un exemple pour l’ensemble du mouvement social.
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