8 juillet 2010 à 07h44 - Le Télégramme
Hier, le conflit chez Nutréa nutrition animale a connu un nouvel épisode. Une cinquantaine de salariés a bloqué l'usine de Languidic où devait se tenir une réunion qui, au final, n'a pas eu lieu.
Le bras de fer entre la CGT et la CFDT, d'un côté, et la direction de Coopagri, de l'autre, continue. Hier, il a connu un énième rebondissement avec le blocage de l'usine de Languidic. Une cinquantaine d'ouvriers, issus des sites de Cast (29) et Questembert, menacés de fermeture, a, dès 11h, empêché tout camion d'entrer et de sortir de la seule unité de production épargnée par le plan de restructuration.
La veille, un scénario quasi identique s'était déroulé devant l'usine finistérienne. La venue des salariés à Languidic répondait à un mot d'ordre bien précis: peser
sur une réunion prévue in situ avec, à l'ordre du jour, le plan sauvegarde de l'emploi (PSE). Très vite cependant, les salariés ont dû se rendre à l'évidence: laréunion ne se tiendra pas. Du
moins à Languidic. «La direction a dû savoir que l'on allait venir. Qu'elle ait décidé d'aller travailler ailleursest somme toute logique», explique, un brin amer, l'un des salariés.
Faire fléchir les actionnaires
«Ce sont les actionnaires qui détiennent la clé de nos problèmes. Il n'y a qu'eux qui peuvent dégager des moyens supplémentaires pour le PSE», martèle Daniel Riou, délégué centralCFDT. Si les
deux organisations syndicales sont d'accord pour obtenir dans l'action une rallonge financière pour faciliter le départ et la réinsertion des 70 à 80 ouvriers qui vont perdre leur emploi, elles
divergent sur le montant. La CGT réclame une «prime» de licenciement de 60.000 € avec en sus 3.500 € par année d'ancienneté. La CFDT, elle, exige 25.000 à 30.000€ pour la «prime» plus 2.000 € par
année d'ancienneté et 5.000€ par mois de poursuite d'activité au sein de l'entreprise, soit 100.000 € pour un salarié ayant travaillé 30 ans au sein de l'entreprise.
L'exaspération gagne du terrain
En milieu de journée, un contact a été noué avec Dominique Bricard, directeur de NNA. Les salariés ont réitéré leurs demandes en ne perdant pas de vue que lePSE sera officiallisé dans sa mouture
définitive le 16 juillet. En clair, le temps presse et l'exaspération gagne du terrain chez les salariés qui n'ont plus rien à perdre.
Hier, aux alentours de 19 h, les organisations syndicales décidaient de lever le blocus. Après de longues tractations, elles venaient d'avoir l'assurance d'une rencontre, aujourd'hui, à 15 h, à
Languidic, avec les principaux actionnnaires.