PCF. Pierre Laurent, nouveau numéro 1, mise sur le député André Chassaigne.
A la veille de la Fête de l’Humanité, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, revient sur les manifestations contre la réforme des retraites et le projet du Front de gauche (PCF, Parti de gauche et Gauche unitaire) pour 2012.
Le gouvernement est totalement désavoué. Les bases même de la réforme sont contestées. Or Nicolas Sarkozy n’a aucune volonté de rouvrir le débat sur l’essentiel : l’âge légal à 62 ans, les 67 ans pour une retraite à taux plein sans décote si on n’a pas ses annuités, les mesures de financement… Il faut maintenir un très haut niveau de mobilisation.
La même semaine, on entend qu’il y a 80 milliards d’euros de trésor de guerre dans les caisses du CAC 40 et qu’on demande de sacrifier le salaire, l’emploi et le niveau des retraites… Le devoir de toutes les forces de gauche est de mettre le doigt sur ces contradictions, de s’attaquer au pouvoir de la finance. Effectivement, dans certains propos à gauche, j’entends trop d’ambiguïté.
Oui. Sur les retraites par exemple, portons ensemble des propositions qui montrent qu’un autre financement, plus solidaire, est possible. Les députés communistes ont proposé de faire cotiser les revenus financiers : cela rapporterait 30 milliards d’euros. Et supprimer les exonérations de cotisations sociales, 20 milliards.
Nous voulons créer dans tout le pays des espaces de dialogue et de débat, organisés par le Front de gauche avec des citoyens, des acteurs du mouvement social et syndical, des intellectuels. Nous souhaitons rassembler des propositions pour énoncer, dans ce que j’ai appelé un «pacte d’union populaire», les grands objectifs que devra porter une politique de gauche alternative au pouvoir de Nicolas Sarkozy.
Oui. Et de tous ceux qui souhaiteront nous rejoindre.
Nous ne voulons surtout pas d’affrontement. La candidature de Jean-Luc Mélenchon a toute sa légitimité et je ne l’exclus pas. Mais il n’est pas étonnant qu’au sein d’une force comme le PCF des personnalités émergent. André Chassaigne a aussi les épaules pour une telle candidature. Il a mené la liste du Front de gauche aux régionales en Auvergne et obtenu des résultats remarquables.
Il mène un travail de député reconnu. Mais l’important est que les uns et les autres, et c’est le cas, disent leur attachement au processus qui conduira à une candidature commune. Je me porte garant d’un atterrissage unitaire. Ceux qui croient que le Front de gauche se fracassera sur les ambitions personnelles seront déçus. Il n’y aura pas de guerre des egos.
Nous examinerons au printemps les candidatures possibles. Nos formations et nos adhérents décideront ensuite d’un dispositif collectif pour choisir la meilleure. Mais commençons par ce socle commun qu’est le projet.
Leur position est incompréhensible. Olivier Besancenot appelle à l’unité dans la riposte face à Sarkozy et maintient une ligne de solitude absolue dans la construction d’une alternative. Si le NPA maintient cette orientation, il restera sur le bord du chemin. Nous ne les attendrons pas.
Socialistes et écologistes seront à la Fête de l’Humanité. Nous souhaitons pousser le débat avec eux pour lever des ambiguïtés, répondre clairement à ce que les salariés attendent de nous. Maintenant, la tentation peut exister de commencer à se distribuer virtuellement des postes, des places éligibles. C’est une erreur. La gauche ne sera pas elle-même si le Front de gauche n’a pas une place conséquente. Marginaliser les idées que nous portons serait une grave erreur pour toute la gauche.