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blog du Npa 29, Finistère

Pierre Laurent appelle Mélenchon à "se garder de réactions caricaturales, voire insultantes" (Le Monde)

 

Affiche PCF

Le Monde.fr | 26.06.2012 à 17h35 • Mis à jour le 26.06.2012 à 17h35

Par Eric Nunès

 

Bertrand :

 

Jean-Luc Mélenchon parle de "carence de direction politique" dans votre parti, que répondez vous ?


Pierre Laurent : D'abord, il a parlé de carence de direction politique dans le Front de gauche, à propos des élections législatives. Je pense que chacun devrait faire attention aux déclarations à l'emporte-pièce sur nos résultats dans ces élections.

 

Jeanne :

 

Croyez vous comme Mélenchon que les communistes ont tenté individuellement de "sauver leur peau" ?


 C'est contraire à toute la réalité de la campagne, qui a été menée collectivement au nom du Front de gauche. Si on veut sérieusement s'interroger sur les électeurs qui avaient voté pour nous à la présidentielle et qui ne l'ont pas fait aux législatives, il faut chercher les raisons ailleurs.


Une partie d'entre eux ont sans doute considéré, à tort, que l'essentiel avait été fait en votant contre Nicolas Sarkozy. La présidentialisation excessive des comportements électoraux ne nous épargne pas. Par ailleurs, d'autres électeurs ont sans doute eu du mal à comprendre comment nous entendions être utiles à la réussite d'une politique de gauche dans la nouvelle situation créée par l'élection de François Hollande.


Ils ont du coup estimé que la seule question posée était de lui donner une majorité, en sous-estimant ce que nous voulions mettre en valeur : la qualité de cette majorité parlementaire et l'importance de compter ou non en son sein un groupe Front de gauche. C'est une leçon qu'il faudra retenir pour les batailles à venir.


Aline :

 

Comment décryptez vous les attaques de Jean-Luc Mélenchon ?


 A l'issue d'une période électorale aussi intense, il est normal que toutes les formations du Front de gauche tirent les leçons des scrutins et confrontent leurs idées sur la suite à donner.


Que s'expriment des opinions différentes au sein même du Front de gauche n'est pas en soi un problème. En revanche, je pense que chacun devrait se garder de réactions caricaturales, voire insultantes, sur la campagne de nos candidats.


L'exigence de confrontation n'exclut pas la solidarité et surtout, impose que nos jugements soient étayés sur des analyses approfondies et non des racontars. Je souhaite, j'espère que cela sera le cas très vite, que ces premières réactions laissent la place à ce nécessaire travail d'analyse dont nous avons besoin pour relancer de plus belle la dynamique conquérante du Front de gauche.


Annick :

 

Le parti communiste ne doit-il pas reprendre de l'espace vis à vis de Jean-Luc Mélenchon le soliste ?


 Le Parti communiste ne s'est jamais senti à l'étroit dans le Front de gauche. Depuis le début, cette construction politique est une construction que nous avons voulue collective. Evidemment, l'élection présidentielle l'a personnalisée à l'excès.

Nous le savions, puisque nous réclamons au Front de gauche le dépassement de ce système et une VIe République. L'essentiel est maintenant que le Front de gauche retrouve le visage collectif qui a fait son succès et qui peut permettre le développement de sa démarche de rassemblement. Le Parti communiste utilisera évidemment, comme il l'a toujours fait, sa liberté de parole pour favoriser cette démarche unitaire.


Stéphane : 

 

Le Front de gauche est-il dans la majorité ou est-il une opposition de gauche au Parlement ?


 Je considère que le Front de gauche est une des composantes de la majorité de gauche que le peuple a formée en permettant les victoires électorales aux élections présidentielle et législatives. Sans la contribution du Front de gauche, ces victoires n'auraient pas été possibles.


En même temps, nous ne nous reconnaissons pas dans la vision gouvernementale qui consiste à tirer un trait d'égalité entre cette majorité de gauche dans le pays et la composition du gouvernement. C'est une des raisons pour lesquelles nous avons décidé de ne pas participer à ce gouvernement.


La seule feuille de route de ce dernier est le programme du candidat socialiste du premier tour, alors que la majorité qui a permis son élection au deuxième est plus diverse que cela.

Nous sommes donc au Parlement une composante active de la gauche, qui garde sa liberté de parole et de vote.

 

http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/06/26/pierre-laurent-appelle-melenchon-a-se-garder-de-reactions-caricaturales-voire-insultantes_1724848_823448.html

 

Lire aussi : Front de gauche : le bilan des législatives provoque des tiraillements

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