PCF . Devant gagner en notoriété, l’ex-directeur du quotidien communiste étrenne aujourd’hui dans le Nord son costume de chef de parti.
Tout seul, comme un grand ! Nouveau chef des communistes depuis juin, Pierre Laurent effectue aujourd’hui sa première rentrée politique en tant que numéro 1 du PCF. Dans le Nord, le successeur de Marie-George Buffet doit rendre visite aux ouvriers de la raffinerie Total de Dunkerque puis causer retraites à Malo-les-Bains, devant 5 000 participants attendus pour une Journée à la mer organisée par les fédérations locales. «C’est un symbole de solidarité important au moment où le gouvernement mène une politique de guerre sociale», justifie Pierre Laurent. C’est aussi, en interne, un signe envoyé aux responsables PCF du cru, sceptiques vis-à-vis des capacités du nouveau chef.
Retraites.
Toujours éclipsé dans les médias par son partenaire au sein du Front de gauche, le président du Parti de gauche (PG), Jean-Luc Mélenchon, le secrétaire national du PCF compte sur une rentrée sociale «chargée» pour qu’on retienne enfin son nom.
«Deux grandes journées de mobilisation le 4 et le 7 septembre [contre les annonces du gouvernement sur la sécurité, puis contre la réforme des retraites, ndlr] c’est du jamais vu de mémoire de militant», s’enflamme Laurent, fier des 100 000 signatures récoltées par ses partisans contre la réforme des retraites. De quoi arriver bien chaud à la Fête de l’humanité, du 10 au 12 septembre à La Courneuve (Seine-Saint-Denis).
Après des difficultés post-régionales, PCF, PG et la Gauche unitaire (de l’ex-LCR Christian Picquet) lanceront à cette occasion leur «pacte d’union populaire», selon les termes de Laurent, avec «des initiatives publiques dans tout le pays». «L’idée est de faire appel à des gens du mouvement social, associatif et syndical», ajoute Patrice Bessac, porte-parole du parti. Trois conventions nationales sont prévues d’ici au printemps. Un colloque est déjà programmé et une Revue du projet doit être lancée. «Mais avec qui et pour quoi faire ? Avons-nous une vision rétrécie ou bien une ambition pour toute la gauche ?» interpelle Daniel Cirera, un des opposants à la direction qui redoute «de simples tractations d’appareil».
Stature.
«L’objectif est d’énoncer ce qui nous paraît incontournable à gauche pour en faire le centre de gravité d’une nouvelle politique», répond Laurent. Et de ne s’occuper du candidat pour 2012 qu’après. Car se sentant «capable» de l’incarner, Jean-Luc Mélenchon va continuer de peaufiner sa stature sur les plateaux télé, avec, en novembre, un passage chez Michel Drucker. Mais les communistes, qui peinent à faire émerger un leader médiatique, restent réticents à mener campagne pour cet ex-socialiste.
Signe d’une entente juste cordiale entre le PCF et le PG, chacun organise, de son côté son université d’été ce week-end : le premier à Seignosse (Landes), le second à Grenoble (Isère). Pierre Laurent rejette la critique et pointe l’encombrement du calendrier : «Nous avons, les uns et les autres, nos organisations et nos habitudes.» Pas encore toutes communes. Tout juste «partagées».