PSA qui prévoit de supprimer 8 000 emplois en France. Petroplus qui joue une partie de son avenir ce mardi, Renault qui souhaite supprimer 7 500 postes d’ici 2016, Goodyear qui annonce la fermeture de l’usine d’Amiens-Nord.
En 12 mois, ce ne sont pas moins de sept plans sociaux d’envergure qui se sont succédé. Outre le volet social, l’Etat est également mobilisé sur le front sécuritaire. Manuel Valls veut éviter tout débordement.
Polices et services de renseignement sur les dents
Depuis plusieurs mois, le contexte social s’est détérioré en France, avec plusieurs annonces de suppressions de postes dans différents secteurs (PSA, Renault, Petroplus, Goodyear…). Le ministre de l’Intérieur s’est inquiété mardi des risques « d’implosions ou explosions sociales » en France, assurant que ses services étaient mobilisés pour éviter tout débordement lors de mouvements sociaux.
Anticiper d’éventuelles radicalisations
« Aujourd’hui on assiste moins à des mouvements sociaux, qu’à des implosions ou explosions sociales », a-t-il mis en garde sur BFM/TV. « Il faut en faire l’analyse fine, c’est le travail de l’Information générale (SDIG, ex- Renseignements généraux) de la sécurité publique ».
Les services de renseignement de la police ont reçu récemment comme instruction de suivre « au plus près » les entreprises en difficulté afin d’anticiper une éventuelle « radicalisation » de mouvements sociaux.
Protéger l’outil de travail
Une note de service, datée du 30 janvier et transmise aux directeurs départementaux de la sécurité publique (DDSP), souligne « les risques d’incidents » ou d’éventuelles « menaces sur l’outil de production en cas de radicalisation d’un conflit ». Ces explosions sociales, « il faut essayer de les comprendre, mais on ne peut pas les admettre », a ajouté M. Valls. « On peut essayer de comprendre les raisons qui poussent des hommes et des femmes au désespoir », mais « on ne peut pas casser l’outil de travail ».
De plus en plus de policiers autour des usines
À l’usine Renault à Flins (Yvelines), « il y a de plus en plus de présence policière autour de l’usine avec plusieurs voitures banalisées », a indiqué mardi Ali Kaya, délégué CGT. « La police a contacté des délégués syndicaux », a-t-il ajouté. Des salariés de cette usine ont débrayé tôt mardi matin pour protester contre l’accord de compétitivité proposé par la direction qui prévoit notamment la suppression de 8 260 emplois en France d’ici à 2016, ainsi qu’un gel des salaires en 2013, une refonte des comptes épargne-temps et des mobilités obligatoires entre les sites.
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