3 novembre 2010 à 08h45 -Le Télégramme
Hier, au Pôle emploi de Loudéac, Martine Mégret a refusé le 8e contrat aidé de six mois proposé par la direction. Pour obtenir un CDI après huit années au sein de l'agence, elle continuera sans contrat!
À 57, ans, Martine Mégret, salariée au Pôle emploi de Loudéac, où sept contrats lui ont été renouvelés en huit ans, se bat depuis qu'elle a appris son licenciement au 31octobre. Un collectif
s'est mis en place pour la soutenir, voici un mois. Un combat auquel se sont ralliés élus (député, sénateur, maire) et population. Malgré toutes les démarches entreprises, la direction de Pôle
emploi n'avait guère bougé.
Jusqu'à vendredi, à deux jours de la date fatidique, où Pascal Connan, directeur territorial, est venu de Saint-Brieuc lui remettre en mains propres la proposition de Nadine Crinier, directrice
régionale. Celle d'un contrat aidé de six mois à compter du 1ernovembre, au sein de l'agence de Loudéac. «La réussite implique de vous inscrire dans une démarche constructive de recherche
d'emploi. Notre engagement sera, bien sûr, à la hauteur de votre mobilisation pour réussir cet accompagnement», précisait ce courrier.
Entre colère et indignation
Martine Mégret s'est donné le week-end de la Toussaint pour réfléchir. Hier, à 14h, elle a signifié son refus à ChristineDubois-Broutin, directrice adjointe territoriale, et Valérie Georges,
directrice de l'agence locale. «Cela m'a semblé trop injuste.Je ne pouvais accepter ce sursis qui me ramènerait à la case départ au 30avril 2011. Les 1.600 pétitionnaires ne comprendraient pas»,
expliquait-elle, entre colère et indignation.
Venir au travail quand même!
Pour Thierry Levaslot, délégué syndical CGT (Quimper), et Odile Bertho, déléguée FO (Lorient), «cette proposition est un pis-aller. La fusion de L'ANPE et des Assedic a été une erreur. Pôle
emploi doit le reconnaître. Actuellement, 150 autres personnes en Bretagne sont dans le même cas que MartineMégret».
Cette dernière n'entend pas baisser les bras. «Je vais continuer à venir à Pôle emploi tous les jours, comme si j'avais un CDI». Et chaque jour, elle sera accompagnée par des membres du
collectif. «Nous avons fait de même à Concarneau. Un huissier venait même effectuer un constat. Cela a duré trois jours et coûté 480 € à Pôle emploi. Mais Lydie Breuilly a obtenu un CDI», indique
Thierry Levaslot.
«La porte reste ouverte»
Pour Christine Dubois-Broutin, «humainement, la situation de Martine Mégret est difficile. Mais elle doit comprendre que son contrat est arrivé à échéance. D'ailleurs, le poste qu'elle occupait
va être redéployé entre les trois titulaires du service de gestion. Avec cette dernière proposition, elle n'aurait pas retrouvé ses fonctions. Il s'agissait de tout mettre en oeuvre pour qu'elle
trouve un autre travail.
Il n'était pas question de différer la difficulté dans laquelle elle se trouve aujourd'hui». Concernant l'intention de Martine Mégret de venir chaque jour à l'agence, la directrice territoriale
adjointe précise: «N'ayant plus de contrat, elle n'a plus de légitimité à y travailler. À ce titre, l'intervention d'un huissier a, seulement, été évoquée par la direction régionale. La porte lui
reste toujours ouverte».
- Annie Quelven