blog du Npa 29, Finistère
10 novembre 2010 - Le Télégramme
Pôle emploi a été à nouveau secoué hier par une grève, la plus forte depuis la fusion ANPE-Assedic il y a deux ans. Les salariés dénoncent les suppressions d'emploi et les conditions de travail.
Selon la direction, la grève lancée à l'appel de l'ensemble des syndicats de Pôle emploi, a été suivie à 36,26 %. Le Snu-FSU, premier syndicat, évoque de son côté
47% de grévistes. De fait, près de la moitié des sites (400 sur un millier) étaient fermés hier. A Paris, la manifestation nationale a rassemblé entre 1.300 et 2.500 personnes.
En Bretagne, le mouvement a été particulièrement bien suivi. Le taux de grévistes s'élève en effet à 47,6 % sur environ 2.000 agents. 23 agences sur les 42 que
comptent les quatre départements étaient fermées. Vent debout contre «des conditions de travail détèriorées» et des «charges de travail qui explosent», les syndicats ont dénoncé comme une
véritable agression à l'égard des salariés, une «ultime provocation», l'annonce, la semaine dernière, de 1.800 suppressions de postes d'ici fin 2011.
Né fin 2008 de la fusion de l'ANPE et des Assedic, l'établissement public, chargé des demandeurs d'emploi, a déjà connu d'autres mouvements de grève : le 8 juin,
entre 19 % et 25 % des salariés avaient cessé le travail protestant également contre les conditions de travail. Le 20 octobre 2009, ils étaient entre 34,5% et 40 %.
Charpy prêt à discuter
Le directeur général de Pôle emploi, Christian Charpy, qui a reçu une délégation des organisations syndicales en début d'après-midi, a affirmé qu'il était prêt à
des discussions sur les conditions de travail. Mais, a-t-il dit, «je ne peux pas répondre favorablement» à leur demande sur les effectifs, une décision qui «relève du gouvernement et du
parlement», les suppressions de postes de l'opérateur public étant inscrites au budget 2011. De son côté, le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez, a promis que les salariés auraient en
2011 «les moyens dont ils ont besoin».
«Économies d'échelle»
Les syndicats dénoncent «la désorganisation liée à la fusion» des Assedic, organisme indemnisant les chômeurs, et de l'ANPE, celui chargé de les aider à retrouver
un emploi. «Des économies d'échelle au détriment du service rendu», déplore FO pour qui «le suivi mensuel personnalisé des demandeurs n'existe plus».