Humour anti-Pcf (et pas anti-communiste) des années 70, cela doit être du Reiser (Charlie Hebdo)
11 décembre 2010 -
Alors qu'il a entamé une lente érosion ces dernières décennies, le PCF, à 90 ans, parie aujourd'hui sur un «renouveau», en misant notamment sur le Front de gauche.
Le Parti communiste français fête ce week-end son 90e anniversaire. Celui qui fut un temps le premier parti de gauche a entamé une lente érosion dans le dernier quart du XXe siècle. Né au congrès de Tours, le 29 décembre 1920, d'une scission historique entre socialistes français (SFIO), le parti de Maurice Thorez et Jacques Duclos rassemble plus d'un quart des électeurs (28,6%) et des centaines de milliers d'adhérents à la Libération en 1946. Stabilisé autour de 20% au fil des législatives de 1958 à 1978, sa chute commence avec les 15,35% de Georges Marchais à la présidentielle de 1981, qui voit la victoire de François Mitterrand et du Parti socialiste.
Puis, la chute du Mur de Berlin, l'effondrement de l'empire soviétique et les révélations sur l'époque stalinienne l'enfoncent un peu plus, jusqu'aux calamiteux
3,37% de Robert Hue et 1,93% de Marie-George Buffet, aux présidentielles de2002 et 2007. Depuis 1978 (565.000 militants), le PCF a vu le départ de plus de 400.000 adhérents. Bernard Pudal,
professeur de sciences politiques à l'université Paris-X Nanterre, relève aussi que le parti, qui a perdu de son «maillage militant dans le corps social», doit faire face à un «vieillissement
considérable» de ses adhérents.
Avec Mélenchon ?
Pierre Laurent, qui a pris la tête du Parti en juin dernier, ne conteste pas la «réalité» du déclin. «À notre âge», «on a un regard moins passionnel sur notre
histoire, un regard plus serein et distant», explique l'ex-directeur de la rédaction de L'Humanité. Et il assure que le PCF est «aujourd'hui dans une phase de relance, de renouveau et de
reconstruction de son projet». Un «renouveau» qui passe notamment par le Front de gauche constitué avec le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon en novembre2008. Mais pas question de dissoudre le
PCF dans un grand parti type «Die Linke» à la française, comme le rêve Jean-Luc Mélenchon. Les «orthodoxes» du Parti, comme le député André Gerin, voient, eux, un «risque mortel pour l'avenir du
PCF» dans la probable candidature de Mélenchon à la présidentielle de 2012.
Né en décembre 1920 à Tours, le Parti communiste ne pèse plus guère. Même si son influence dans la gauche reste perceptible. « Ce n'est pas un 90e anniversaire heureux », note Marc Lazar, prof à Sciences Po.
Qu'est-ce qui avait fait le succèsdu PCF ?
Il s'amorce en 1936, lors du Front populaire, et encore plus au lendemain de la guerre. Premier parti de France, il reste fort durant toute la IVe République. Cela s'explique par le dynamisme de ses militants, sa structure autoritaire d'une grande efficacité, et le fait qu'il a su s'adresser aux catégories ouvrières et populaires.
Il a été le premier - et, sans doute, l'unique- parti ouvrier en France. Il a accompagné l'industrialisation et était très implanté chez les mineurs, les métallurgistes, les sidérurgistes, les dockers... Le mythe soviétique, la puissance de l'Armée rouge, le côté triomphant de l'URSS jouaient en sa faveur. Et, bien que lié à Moscou, il a su incarner la France.
Qu'est-ce qui explique son déclin ?
Il a commencé en 1954. Le général de Gaulle, lors de son retour au pouvoir (1958 1962 Note du blog) , prend des voix ouvrières. Le PCF récupère un peu dans les années 1960. Le deuxième grand décrochage, c'est la fin des années 1970 et 1981. L'union de la gauche ne lui profite pas. François Mitterrand joue habilement et prend les voix communistes au profit du Parti socialiste, qui correspond à d'autres aspirations de la société que le PCF n'arrive pas à traduire. Les bases ouvrières disparaissent avec la fin de la France industrielle classique.
Et le rêve soviétique n'est plus un rêve...
Il devient un cauchemar ! L'opinion se rend compte que l'Union soviétique n'est pas la puissance qu'elle espérait être. Les erreurs politiques de la direction du PCF, son dogmatisme, son sectarisme, son ouvriérisme font qu'il divorce de la société. 21 avril 1981 : 15,3 %. La suite n'est qu'un déclin inexorable.
Ses idées ont-elles encoreun avenir ?
Il reste des adhérents - 40 000, 50 000 militants - des élus. Dans le Front de Gauche, c'est le parti le plus puissant. Mais sa tendance fondamentale est au déclin. En revanche, sa culture continue d'influencer la gauche. La détestation de l'économie de marché et du capitalisme, le refus de la globalisation continuent de rayonner comme un astre mort dans toute une partie du PS qui a tant de difficultés à assumer son réformisme.
Mélenchon n'est-il pas en train d'achever ce que Mitterranda fait en 1981 ?
C'est très intéressant : Jean-Luc Mélenchon reprend beaucoup des idées du Parti communiste des années 1970. Il se présente lui-même comme le Marchais du XXIe siècle. Il le vide de sa substance. Dans cette alliance, encore une fois, le Parti communiste risque de perdre beaucoup. Quand il est seul, il est marginalisé. Quand il fait des alliances, elles se retournent contre lui. Ce n'est pas un 90e anniversaire heureux.
Salauds de rouges!
Note générale :
Ni rire, ni pleurer, comprendre!
Pour nous le déclin, ce sont des dates: Budapest 1956, Prague 1968, Kaboul Gdansk 1979, Berlin 1989. Mais pour la France, c'est d'être coplètement passé à côté des aspirations des ouvriers (oui des ouvriers, pas des étudiants) en 1968. Aspirations que le PS saura récupérer.
Caen : mai 68 avant l’heure...