blog du Npa 29, Finistère
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Ca avait pourtant bien commencé. A l'image d'une manifestation bon enfant. Vers 16 h 30, près de 150 opposants à l'aéroport de Notre-Dame des Landes s'étaient donnés
rendez-vous à la gare de Pont-de-Buis (29).
A l'initiative d'une douzaine de collectifs du département, la manifestation a pris le chemin de l'ancienne entrée de la poudrerie, dans laquelle est aujourd'hui
installée l'entreprise Nobelsport, à qui les manifestants reprochent de fabriquer des armes non létales (flash-Ball, grenades assourdissantes...). Armes que les opposants qualifient de
"répressives" qui "mutilent les corps sur la ZAD et ailleurs".
La "lacrymo d'or" à Manuel Valls
Vers 17 h 30, la majeure partie d'entre eux s'est dirigée vers la nouvelle entrée, à trois km de l'ancienne. Toujours dans la bonne humeur, et
avec tambours et trompettes, c'est avec une belle ardeur qu'ils ont monté la côte. Les slogans y ont fusé de bon train : "CRS PS !", "Police nationale milice du capitale !", etc.
Ils ont même décerné le "lacrymo d'or du Prix Nobelsport 2012" à Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur.
Un sénateur et une ministre
Vers 19 h, d'autres manifestants ont rejoint les premiers arrivés. Objectif : aller signifier leur opposition à l'assemblée générale de l'Union
des élus socialistes et républicains qui se tenait dans la salle François Mitterrand. L'Union, qui regroupe aussi des élus non encartés, est présidée par le sénateur François Marc.
Celui-ci avait invité la ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, à s'exprimer notamment sur la
décentralisation.
Huée générale
C'est là que les choses ont commencé à se gâter. En attendant les élus, les manifestants ont investi la salle. Ils y ont mis une joyeuse
pagaille, mangeant les petits fours, buvant le vin pétillant, déplaçant les chaises, installant des douilles de grenades lacrymogènes sur les tables.
A 20 h, comme prévu, les élus sont arrivés, François Marc en tête. Le sénateur leur a demandé de quitter les lieux afin que la réunion puisse se tenir
"démocratiquement". Huée générale. "Et nous imposer un aéroport inutile, coûteux et dévoreur d'environnement, c'est démocratique ça ?"
"On s'en fout du ministre"
Les manifestants ont poursuivi leur chahut durant une bonne demi-heure. Le sénateur leur a alors proposé qu'un petit comité soit reçu dans une
salle adjacente par Marylise Lebranchu, laquelle, bien que présente, ne s'est pas montrée dans la salle. Nouveau refus. Nouveau chahut. "On s'en fout du ministre,
c'est votre avis qu'on veut".
A 20 h 30, François Marc décidait, contraint, d'annuler l'assemblée générale. Les élus ont eu quelques difficultés à sortir de la salle, certains manifestants étant
à deux doigts de vouloir les séquestrer. A 21 h, les discussions, qui tenaient davantage du dialogue de sourds, se poursuivaient encore sporadiquement sur le parking.