Le cours du gaz n’a pas attendu l’explosion du deuxième réacteur de Fukushima pour décoller. Une tendance dont s’est félicité Gérard Mestrallet, PDG de GDF Suez, affirmant que son corps de métier allait « probablement être plus pris en compte ».
« Le gaz est remonté de façon spectaculaire sur les marchés depuis trois jours parce que les Japonais achètent massivement », a déclaré le patron invité de l’Association des journalistes d’information sociale. Profitant du débat sur l’énergie nucléaire relancé par la catastrophe japonaise de Fukushima, Gérard Mestrallet s’est positionné pour un « mix énergétique » : « ni tout nucléaire, ni tout renouvelable, ni tout turbine à gaz, ni tout hydraulique ». « La france aujourd’hui n’a pas de pétrole, pas de gaz, pas de charbon, a analysé le PDG de GDF. On a le nucléaire. »
Titulaire de deux permis de prospection pour les gaz de schiste dans le Sud de la France, Mestrallet a néanmoins évoqué avec précaution la question : « s’il y a des réserves de gaz et que ces réserves de gaz peuvent être exploitées […] en protégeant à la fois le sous-sol et la nappe phréatique, ça peut peut-être être regardé. »
Toutes précautions mises à part, et selon le calendrier habituel de ce type de prospection, GDF devrait commencer à « regarder » les réserves de gaz du Sud de la France à coup de sondages sismiques dans les semaines à venir. En effet, le «moratoire » demandé par François Fillon sur la prospection de ces hydrocarbures ne porte que sur les forages et pas sur toutes les opérations préalables.
Source : Le Midi Libre.com
Les gaz de schiste pourraient bien concurrencer l’énergie nucléaire…
y compris pour la radioactivité !
Selon les documents que s’est procuré Ian Urbina, journaliste au New York Times, les rejets des puits de gaz de schiste de Pennsylvanie contiendraient des quantités effrayantes de matériau radioactif et ultrapolluant. Semées sur la carte d’Ouest en Est de cet état, les relevées de quantités de radium dans l’eau dépassent de 20, 100, 250 parfois même plusieurs milliers de fois les limites légales, atteignant des taux dangereux pour la santé.
Derrière ces chiffres, les formules secrètes des « liquides de fracturation » : non communiqués par les industriels, les produits chimiques injectés dans l’eau pour faciliter la destruction des couches de schiste renfermant le gaz et leur extraction comprendraient des substances ou dérivés de radium, uranium, benzène, etc. Dans les couches profondes de schiste, la moitié seulement reste emprisonnée, l’autre remontant à la surface pour être traitée.
Or, c’est là que le bât blesse : autour des zones d’extraction, les usines de retraitement des eaux n’ont guère été conçues pour filtrer des produits d’une telle toxicité. Selon l’enquête de Ian Urbina, ce n’est pas le fait du hasard, puisque la plupart des usines n’ont pas fait l’objet de mesure de la radioactivité depuis 2006, à la demande de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) de Pennsylvanie. En aval des usines de retraitement d’eau, les sources polluées coulent directement dans les réseaux d’adduction d’eau potable. Les eaux rejetées dans la Monongahela River alimentent ainsi 800.000 personnes, notamment autour de Pittsburgh, tandis que celles dirigées sur la Susquehanna River, abreuvent 6 millions d’habitants, dont une partie des riverains de Baltimore, et enfin, les quantités déversées dans la Delaware River arrivent au robinet de près de 15 millions de personnes, dont une bonne partie des habitants de Philadelphie.
Selon l’enquête, ce type de rejet concernerait au moins quatre autres états : Colorado, Ohio, Texas et Virginie occidentale.
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