8 juin 2012 -
Le gouvernement sortant avait réduit les effectifs d'enseignants dans le primaire et projetait de le faire encore à la rentrée.
Le Snuipp, syndicat majoritaire chez les instituteurs et professeurs des écoles, attend du nouveau qu'il tienne les engagements du
«candidat-élu» François Hollande. «Il avait annoncé la création de 1.000 postes supplémentaires», rappelle Martine, Derrien, responsable du syndicat dans le Morbihan. Reste à savoir comment ils
seront répartis. Pour la seule académie de Rennes, 179 suppressions de postes étaient prévues et le pays compte 20 académies.
Des chiffres «truqués»?
«L'académie de Rennes a une situation particulière», estiment les responsables réunis, hier, à Saint-Brieuc. Selon eux, l'inspection académique et le ministère
s'appuient sur des chiffres faussés. «Avec une démographie en augmentation de 60.000 personnes par an, on ne voit pas comment les effectifs pourraient descendre dans les classes. Mais plusieurs
centaines d'élèves ne sont plus comptabilisés: ce sont notamment les enfants âgés de 2 à 3 ans et les enfants du voyage». «L'excellence de cette académie a toujours été mise en avant. Mais on
arrive à une situation telle que l'on va nécessairement connaître un décrochage», argumente Martine Derrien. Le syndicat estime qu'il y a urgence à rétablir les postes menacés et à relancer la
formation initiale et continue des maîtres.
Les représentants syndicaux du Snuipp (Syndicat national unitaire des instituteurs professeurs des écoles et Pegc) des quatre départements bretons se sont réunis jeudi à Saint-Brieuc (22) pour évoquer la rentrée 2012, et les différentes modifications envisagées par le nouveau gouvernement.
Pour Martine Derrien (Snuipp 56), « les attentes des enseignants et des parents d’élèves sont très fortes. La création annoncée de 1 000 postes est rassurante, mais la question de la répartition des effectifs est posée ».
Dans l’académie de Rennes, 179 suppressions de postes étaient initialement attendues, combien de postes viendront compenser ce déficit ? Les manipulations sur le nombre d’enfants de 2 ans qui disparaissent chaque année des statistiques, sur les secteurs géographiques non représentés, font dire aux syndicalistes qu’environ 8000 élèves de primaire ne sont pas pris en compte dans l’académie.
« Revenir aux effectifs de l’année précédente, ce ne serait même pas un rattrapage suffisant », estime le syndicat. « La Bretagne a besoin de son école, martèle Jacques Brillet (Snuipp 56). Ce n’est pas une région riche, elle ne connaît pas la même tradition industrielle que d’autres régions. C’est bien par l’école que les jeunes Bretons trouveront un avenir ».