26 juillet 2012 à 12h34 -
Le président du directoire a beau se défendre de "n'avoir rien dissimulé", une colère froide gronde chez les salariés de PSA. Ceux de Rennes-La Janais sont réunis en assemblée générale dans la cour de l'usine.
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supprimés
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de ce mercredi
12 h 35. Le détail du plan communiqué aux salariés de Rennes-La Janais
Plus de mille salariés certainement - près de 2.000, estime l'intersyndicale - sont
réunis sous un soleil de plomb dans la cour du site rennais, où l'intersyndicale livre le détail du plan de restructuration et se réjouit du report du plan à septembre. L'assemblée générale
doit se prolonger jusqu'au changement d'équipe, à 13 h. La CGT interviendra après l'intersyndicale.
10 h 55. Varin assure que PSA n'a rien dissimulé sur sa
situation
Philippe Varin, président du directoire de PSA, a assuré que le constructeur automobile n'avait caché
"aucune donnée" concernant sa situation, contrairement à ce que lui a reproché Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif.
8 h. Moody's baisse d'un cran la note de PSA
L'agence de notation a abaissé d'un cran, de Ba1 à Ba2,
la note du constructeur automobile, qui a enregistré une importante perte au premier semestre. La dégradation de Moody's intervient après celles de Standard and Poor's et Fitch.
MERCREDI
Dans la foule rassemblée devant le siège parisien de PSA Peugeot Citroën, hier matin, Jean-Pierre, salarié rennais, 35 ans de maison, résume la «colère» des PSA :
«Il y a un vrai ras-le-bol».
À ses côtés, une centaine de collègues bretons qui comme lui ont pris le car à l'aube pour rejoindre Paris. Accueillis par les applaudissements et les hourras des
salariés déjà présents, et au son de sifflets et de cornes de brume, les Rennais agitent des drapeaux bretons. En face, les forces de l'ordre se font discrètes.
«C'est le troisième plan à Rennes. Vous vous rendez compte ? On nous demande toujours plus», lance Jean-Pierre, tenant une canne sur laquelle il a fixé un enjoliveur
et des peluches de lions, l'emblème de Peugeot.
Le site de La Janais doit perdre 1.400 postes sur 5.600 dans le cadre du projet du constructeur automobile de supprimer 8.000 postes.
«Un emploi supprimé à La Janais, c'est quatre salariés qui vont en souffrir à l'extérieur», ajoute-t-il. «S'il y a une vague de mauvaises nouvelles chez PSA, ça va
forcément nous arriver dessus. Après, ça va toucher tous les sous-traitants qui sont en dessous de nous», abonde Thierry Kaldeziejek, équipementier automobile de rang 1 (livrant PSA directement)
venu lui aussi d'Ille-et-Vilaine.
Un cabinet d'experts mandaté par les syndicats
La CGT espérait réunir «au moins un millier» de personnes. C'est chose faite. Des centaines d'ouvriers de l'usine d'Aulnay-sous-Bois sont venues grossir les rangs
des manifestants rennais, caennais ou bien encore valenciennois dans la matinée.
Tendue sur la grande façade de verre du siège, une banderole proclame : «Non à la fermeture de PSA Aulnay», tandis que, dans un brouhaha terrible, certains salariés
crient «Varin assassin !» ou bien encore «Varin, à partir d'aujourd'hui, on sera ton cauchemar», à l'attention du président du directoire Philippe Varin.
Les syndicats ont chargé le cabinet d'experts Secafi d'enquêter sur la situation économique et financière du groupe, repoussant du même coup la consultation des élus
sur les suppressions de postes. Il devrait débuter sa mission le 27 août, ce qui permet de repousser «provisoirement la machine à licencier», expliquent-ils.