20 septembre 2010 Le Télégramme
Vendredi, les élus quimpérois se prononceront sur la future gestion de l’eau potable. Il leur est proposé de confier la délégation à Veolia. Le retour en régie n’a pas eu les faveurs d’une étude jugée partiale par le collectif Eau 2010. En voici la synthèse.
Pour le cabinet d’étude Oxena, le passage en gestion publique implique de mobiliser "un grand nombre d’acteurs", de réaliser "une multitude de tâches nouvelles" sortant de l’activité quotidienne des services, de prendre "une série de décisions dans un délai restreint, avec toutefois la possibilité de prolonger les contrats actuels d’un an".
Selon ses calculs, les moyens nécessaires à cette nouvelle donne nécessiteraient l’embauche de 18 agents. Les employés se répartiraient entre la distribution (10,50 postes) et la clientèle (7,50 postes). A ce nombre, il faut ajouter un directeur de régie.
26 agents à embaucher
Mais le cabinet estime aussitôt qu’il faut anticiper sur l’absentéisme. Il calcule que les absences équivaudraient à 10 % du temps de travail, soit 669 jours au total pour les 10,50 agents de la distribution et 413 jours pour leurs homologues chargés de la clientèle. Soit 1.172 jours ! Pour combler le manque, il faudrait alors monter l’effectif à 26 agents, soit huit de plus.
Hausse de 22 % de la facture d’eau
Côté investissements, Oxena retient l’acquisition d’un terrain spécifique pour la construction de locaux dédiés à la régie du service d’eau potable. Entre le terrain, et les locaux (bureau, garage, atelier);, il en coûterait selon ses estimations 633.000 euros. Quant aux coûts d’exploitation, l’addition des charges d’exploitation (3,7 M d'euros), des charges financières (497.583 euros) et d’organisation (118.324 euros) atteindrait 4,8 M d'euros.
Sur la période 2011-2022, la future régie devra, selon Oxena, faire face à 6 M d'euros de dépenses d’équipement, 1M d'euros de remboursement d’emprunt et 300.000 euros de dépenses imprévues. Ces simulations permettent d’établir un tarif qui atteindrait 1,241 euro HT par m3 d’eau, soit une hausse de 22 % de la facture eau potable présentée par Veolia.
"Ce rapport est bidonné"
Verdict sans appel, donc, qui ne convainc pas les membres de l’association Eau Secours 29. Contactés ce lundi, ils mettaient en cause la méthode : "Ce rapport est fait à partir des données Veolia. Nous avions demandé au maire la communication du cahier des charges fourni à Oxena pour qu’il fasse ses simulations. Nous ne l’avons jamais eu", déplore Yves Le Berre.
Il renchérit : "Si on charge la barque, c’est évident qu’elle avance moins vite ou qu’elle coule et on aboutit inexorablement à une solution défavorable à la régie. D’autres communes, comme Brest, ont pris soin d’interroger les expériences de retours en régie, pour voir combien ça coûte. Ce rapport est bidonné.
Il a été fait pour plaire à la personne qui l’a commandé. On retombe toujours sur la conclusion que la procédure choisie défavorise la solution régie publique car elle est tributaire des appréciations d’un cabinet privé. Ensuite, l’appel d’offres est lancé et la solution régie n’y entre plus. La solution régie n’a aucun pouvoir de négociation, elle, contrairement à Veolia".
Note:
Bien évidemment que c'est bidonné! Les enjeux financiers sont tellement importants! Cela prouve que la campagne d'opinion marque des points. Face à elle, ceux qui
veulent à tout prix, pour des raisons non pas pratiques mais idéologiques, confier l'eau au privé sont obligés d'allumer un contre feu !