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10 avril 2013
Deux cents manifestants, hier matin dans les rues de Quimper, pour demander le retrait de l'accord national interpro- fessionnel : une mobilisation bien maigre. En soirée, la loi était adoptée par l'Assemblée nationale.
Répondant à l'appel de quatre syndicats (CGT, FO, FSU et
Solidaires) et de la section du PCF du Pays de Quimper, 200 personnes se sont rassemblées en fin de matinée place de la
Résistance avant de rejoindre la préfecture. Lors de la précédente manifestation, le 5 mars, 500 Cornouaillais étaient descendus dans la rue. Hier, les salariés
étaient bien peu nombreux. Quelques agents hospitaliers un entonnoir sur la tête, des ouvriers syndiqués de Doux Châteaulin...
« Une régression en matière de droits »
Opposés à la transcription dans la loi de l'Accord national interprofessionnel signé le 11 janvier par le patronat de trois syndicats (CFDT, CFTC et CFE-CGC), les
manifestants considèrent que cet accord constitue « une régression en matière de droits et protection des salariés ». Le texte prévoit d'accroître la flexibilité au sein des entreprises en
échange de droits élargis pour les salariés au chômage. « Cet accord, dénonce Alain Le Berre de l'union locale CGT, va augmenter la précarité. Les licenciements collectifs seront validés par la loi ».
Quid des prud'hommes ?
Les syndicats redoutent également les conséquences de la loi sur le fonctionnement du tribunal des prud'hommes. « Les salariés n'auront plus que 15 jours pour les
saisir. Il faudra qu'ils trouvent des avocats ou des syndicats disponibles pour les aider », commente Patrick Velin, secrétaire de l'union locale de FO.
Il poursuit : « Les CE ne pourront plus contester un plan de sauvegarde de l'emploi. Une simple lettre à la direction du travail validera le plan de licenciement ». Alain Le Berre intervient comme conseiller du salarié dans les entreprises de moins de onze salariés. Il ne cache pas son pessimisme. « Il se passe des choses dans les entreprises. On assiste à une destruction des droits des salariés. Un inspecteur du travail m'a indiqué qu'il y a chaque mois dans le Finistère 300 ruptures conventionnelles de contrat ». Nadine Hourmant, déléguée FO à Doux Châteaulin, est en colère. « Il faut que les salariés réagissent. Et qu'on arrête de dire qu'il y a la crise. On favorise le capital au détriment des salariés alors que ce sont eux qui créent la richesse ».
- Cathy Tymen
Ce mardi, les députés de l’Assemblée nationale votent la réforme des licenciements économiques. À Quimper, 150 manifestants venus du département ont protesté contre celle-ci.
« Avec cette réforme, la liberté des salariés sera mise à mal. Les licenciements collectifs seront validés par celle-ci, les employés n’auront que 15 jours pour saisir les prud’hommes. C’est quasiment supprimer ce recours », tonne Alain Le Berre, de la CGT. Des manifestants de Quimper, Douarnenez, Carhaix sont venus protester place de la Résistance, à Quimper.
Ils espèrent un retour en arrière du gouvernement. « Si la loi est adoptée, nous continuerons à manifester. Nous ne lâcherons rien », apostrophe Patrick Vélin, de l’union locale FO.
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