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L’analyse que nous faisons du capitalisme nous conduits à penser qu’il n’est pas compatible avec la dimension écologique de la crise.
En effet, le capitalisme cherche à faire profit de tout. De par sa propension au toujours plus de profit, il génère une accumulation de biens, de produits qu’il faut vendre, même s’ils sont inutiles, même s’ils polluent, même s’ils détruisent…
Le capitalisme cherche à faire rentrer dans la sphère marchande un maximum de biens. Même ceux qui sont indispensables à l’entretien de la vie, comme l’eau, sont sources de profit. Les multinationales de l’eau qui accaparent ce bien vital et siphonnent nos factures l’ont bien compris.
C’est pourquoi, sans la suppression de la propriété privée des moyens de production, sans l’expropriation des grands groupes capitalistes, nous nous heurterons
toujours à la liberté et au pouvoir des possédants, des propriétaires de capitaux prêts à produire n’importe quoi, toujours plus, où ils veulent, comme ils veulent, quand ils veulent, en fonction
des profits escomptés.
Les laisser faire nous conduirait à la barbarie. Nous reprenons volontiers le slogan de Rosa Luxembourg « socialisme ou barbarie » auquel nous ajoutons le préfixe « éco » qui s’impose aujourd’hui et qui nous oblige à redéfinir un nouveau projet de société.
Voilà pourquoi nous divergeons avec les écologistes qui refusent de remettre en cause le capitalisme, de pointer ses responsabilités écrasantes dans le dérèglement social et climatique subi par la majorité des populations, et qui acceptent des arrangements avec le système. Un écologiste ne peut qu’être anticapitaliste. Tout comme un anticapitaliste ne peut qu’être écologiste.
L’écosocialisme repose sur la satisfaction des besoins sociaux tout en préservant l’écosystème qui permet à notre espèce d’exister. La publicité en créant des besoins artificiels n’a pas sa place dans ce système. Les vrais besoins sociaux sont ceux qui existent en l’absence du lavage de cerveaux que constitue la publicité.
De nouvelles formes de démocratie doivent émerger pour pouvoir rendre le pouvoir aux travailleurs tout en permettant à l’ensemble de la société de participer aux choix de production.
Les écosocialistes préconisent d’exproprier les grands groupes capitalistes, d’étendre les services publics aux domaines du logement, de l’énergie, de la santé, de l’éducation, des transports… pour sortir du système marchand tout ce qui est nécessaire à nos vies. Nul ne doit pouvoir faire du profit avec ce qui est indispensable à l’entretien de la vie. Le tout avec des garanties de fonctionnement réellement démocratique.
Le capitalisme est en bout de course et ne permet pas de relever les défis actuels posés par la crise climatique, sociale, économique. « Un autre monde est possible », ce slogan est plus que jamais d’actualité. La tâche des écosocialistes est de regrouper toutes celles et tous ceux qui n’ont pas renoncé à combattre le capitalisme et à fonder les bases d’une autre société fondée sur la satisfaction des besoins sociaux et non des profits d’une minorité de prédateurs, tout en prenant en compte les limites de la planète.