« Un coup dur », « un coup de massue »… L’annonce de la suppression de 1 400 emplois à PSA-La Janias est un coup dur pour les 980 salariés de l’entreprise Cooper Standard, ex-Barre Thomas, équipementier automobile spécialisé dans les joints d’étanchéité, un sous-traitant direct de PSA, installé route de Lorient, à Rennes.
À l’heure de la prise de service, ce jeudi à 13 h, les ouvriers, visages fermés, ne parlaient que de « ça ». Ça, ils s’en doutaient depuis quelques semaines. « Mais pas autant ! » avoue Christophe, 46 ans, dont vingt-quatre ans derrière les murs de l’usine. Le réveil a été « très brutal. Ce qui arrive, c’est atroce. La Barre Thomas va être touchée ! On est dans la m… », lâche-t-il, désabusé.
« C’est à cause de l’Etat et de l’Europe ! J’ai peur pour mon emploi. » Comme des dizaines d’autres de ses collègues. L’ambiance est « lourde et morose » dans l’entreprise ces derniers jours.
« C’est quand notre licenciement ? »
Consterné, Didier, 53 ans, craint « l’avenir. C’est un désastre pour l’emploi. Depuis cinq ans, les effectifs ne cessent de diminuer ! On se demande à quelle sauce on va être mangés… » Un groupe de quatre hommes passe, un lance : « Ce sera bientôt notre tour. C’est quand notre licenciement ? »
L’effet domino est redouté : « On est sur la sellette depuis deux ans », renchérit Eric, fataliste.