20 novembre 2010 - Le Télégramme
Grosse colère d'un collectif de locataires quimpérois. Ils répondaient, jeudi soir, à l'invitation de la CLCV, pour confronter leurs griefs envers la société Akerys, un leader français de l'investissement locatif.
«Akerys est, pour la résidence quimpéroise Les Pierres vertes, un ensemble de sept immeubles, promoteur, agent immobilier et syndic
tout à la fois, explique Chrystelle Anvroin, juriste salariée de la CLCV. Depuis un an, de nombreux locataires ont sollicité l'association pour différents motifs d'insatisfaction comme des
charges locatives très coûteuses ou des infiltrations d'eau dues à des malfaçons. D'ailleurs on peut voir qu'un des bâtiments est bâché».
Charges contestées
La CLCV a tenté d'obtenir des justificatifs quant au montant des charges. «Nous avons contesté celles de 2008 et, un an après, nous n'avons pas encore toutes les
factures correspondantes. Cette année, les provisions de charges ont encore augmenté alors qu'une prestation (un contrat multi-entretien avec Proxiserve) a disparu». Pour essayer de faire réagir
la société, des locataires ont même refusé de payer leurs charges l'an passé. «Ce qu'il faut savoir, précise Chystelle Anvroin pour expliquer l'ampleur du contentieux, c'est que sur les 120
logements, 50 locataires avaient pris contact avec nous pour ces problèmes de charges locatives et qu'aujourd'hui, sur ces 50 locataires, il n'en reste plus que trois en place».
Des infiltrations d'eau
Au nombre des griefs exposés, un autre est récurrent: des infiltrations d'eaux dues à une malfaçon des toits et des terrasses. «Moi, intervient Véronique Mosser,
j'ai emménagé en 2008 dans mon appartement. Un mois plus tard, la première fuite apparaissait. Depuis, je bouge mes meubles en fonction des fuites qui surviennent. Mon assurance m'a remboursée
deux fois pour des dégâts des eaux, mais elle m'a prévenue qu'elle ne voulait plus couvrir les dommages».
Perte des dépôts de garantie
Certains locataires souhaiteraient partir mais ils se sentent pris à la gorge. «Un déménagement ça coûte très cher, explique l'un d'eux. Et puis nous sommes presque
sûrs de ne pas récupérer notre caution puisque, apparemment, l'objectif de la société Akerys, est de ne pas rendre les dépôts de garantie». «Mon fils a déménagé, argumente un autre, outré, on ne
lui a rien rendu et on lui réclame près de 3.000€ pour des dégâts dont il n'est pas responsable». Des recherches individuelles de prise de contact avec le syndic ou par le biais d'un avocat ont
été tentées, souvent infructueuses. «Nous n'avons plus d'interlocuteurs et nous n'avons pas toujoursde réponses à nos courriers.D'ailleurs, il est très difficile de localiser le siège de la
société et les propriétaires, dont seul le nom figuresur les contrats. On nous baladed'une adresse à une autre».
Une procédure judiciaire
Jeudi soir, au terme de la réunion, les locataires présents se sont mis d'accord pour entamer, avec l'aide de la CLCV, une procédure judiciaire. «Nous appelons les
locataires actuels à nous contacter et les futurs locataires éventuels à se méfier», prévient Chrystelle Anvroin, selon laquelle la société Akerys cacherait un fonds de pensions américain. «Il y
a d'ailleurs deux victimes dans l'affaire, poursuit-elle. Le locataire et le propriétaire qui, réalisant un investissement défiscalisé dans le cadre de la loi Scellier, ne sait pas ce qu'il a
acheté».
Contact CLCV (7, rue de Kergestin). Chrystelle Anvroin, tél.02.98.55.30.57.
- Laurence Mazé
http://quimper.letelegramme.com/local/finistere-sud/quimper/ville/residence-quimperoise-des-locataires-assignent-akerys-20-11-2010-1121834.phplink