blog du Npa 29, Finistère
25 février 2012
L'enquête publique (plusieurs en fait) sur le projet de voie de liaison nord entre le Spernot etKergaradec vasedérouler du29 février au30mars. Hier, Brest Métropole Océane a explicité son projet.
Qui dit enquête publique dit commissaires enquêteurs, ouverture de registres (mairies de Gouesnou et Lambézellec, communauté urbaine)
et accueil dans despermanences. Àla demande des commissaires, une réunion publique sera programmée avec les services de BMO le20mars, en un lieu qui reste àpréciser. Le souhait de la collectivité
est, en particulier, de fluidifier et«calmer» le trafic routier sur leboulevard de l'Europe, aujourd'hui saturé. Également defaciliter l'accès autechnopôle, à des entreprises etau pôle santé.
C'est aussi aunord du Spernot qu'est prévue laZac deMessioual, avec 650 logements.
«Boulevard urbain»
«Le nombre de voitures, autotal, dans les deux sens, estactuellement de 31.000 par jour, entre Pen-ar-Chleuz etlarue Marcellin-Duval», indique Bernard Rioual,
vice-président de BMO, en charge de la coordination de l'espace public. Le nouvel itinéraire a vocation, selon les sections, à accueillir de13.000 à 15.000 voitures par jour, ce qui doit alléger
en rapport le trafic précité. Le nouvel itinéraire fera 4,5km, dont 2km de voies existantes réaménagées. L'idée générale est celle d'un «boulevard urbain», avec une voie routière dans chaque sens
et des compatibilités avec lesautres modes de déplacements (tram avec d'ailleurs un parking relais à l'est, tranports en commun, vélos et piétons).
4M€ liés à l'intégration environnementale
L'emprise du projet concerne un des 13ha de la vallée du Restic. Et rencontre, d'ailleurs, l'opposition d'un
collectif (lire ci-dessous). «Nous avons travaillé non pas en considérant l'environnement comme une contrainte mais en souhaitant optimiser le projet à ce niveau», explique Patrick Morlier,
directeur général adjoint du pôle espace public et environnement, àBMO. Ilcite les 4M€ liés à l'intégration environnementale, rapportés aux 14,7M€ ducoût total du projet (financement à 55 % par
BMO, à45% par le conseil général et une participation du conseil régional auxvoies vertes). La collectivité précise qu'elle va toucher à 1.500 m² de zones humides «mais va en
reconstituer5.000m²». Également que lecours d'eau va s'écouler dans son lit d'origine, que des corridors vont être aménagés pour lepassage d'espèces. «Les maisons seront distantes auminimum de
60m de la route. Cen'est pas la situation des habitations qui bordent le boulevard del'Europe», remarque Bernard Rioual. Le vice-président juge, par ailleurs, que l'urbanisation prévue
àMessioual, près du centre-ville, estune façon de ne pas miter l'espace agricole et de travailler au développement durable.
Début en 2013?
Côté calendrier, il faudra attendre d'abord que les commissaires enquêteurs rendent leur décision. Le préfet aura ensuite à annoncer la sienne. Si elle est positive,
la collectivité prévoit une ouverture des travaux en 2013, avec un premier tronçon du côté de Messioual. Ilss'étaleraient jusqu'en 2016 (des acquisitions sont aussi nécessaires), en seterminant
par Kergaradec. Àmoyen terme, l'objectif est également de requalifier le boulevard del'Europe.
Depuis plusieurs années, le collectif «Pour la sauvegarde de la vallée du Restic» est opposé auprojet deBMO, tel qu'il existe. Il l'a redit hier.
«Je pense que Brest, qui se veut métropole océane, doit sedoterd'une rocade de contournement. Il existe une possibilité au nord de Lambézellec, la RD67, qui est une
voie qui conviendrait», a lancé, hier, Jacques Pérennès, représentant ducollectif, opposé au passage par le Restic. Ce collectif, qui regroupe des riverains, des associations et organisations,
est soutenu par les Verts et l'UDB.
«Solution de facilité»
Jacques Pérennès estime, à propos du projet de BMO : «C'est une solution de facilité, coûteuse, qui dépense 4M€ au titre del'environnement avec pour argument le
passage des voitures. Cette vallée est un poumon vert qui est en train de se faire entourer par l'urbanisme. On a la nature à notre portée et, bientôt, une zone urbaine». Quelle sera la position
du collectif, si le feu vert est donné au projet de BMO?
«Des associations sont prêtes à aller en justice», adéclaré Jacques Pérennès. Le collectif fait état aussi del'avis rendu par l'Adreal (ex-direction de l'environnement). Ilest écrit, notamment : «Le parti pris initial de traverser la vallée duRestic est à la base la seule faiblesse majeure de ce dossier. La question fondamentale est desavoir si le tracé alternatif exposé constituait une véritable option, sanitairement et techniquement acceptable. Si c'était lecas, il apparaîtrait que la meilleure option environnementale n'apas été prise et que les destructions de zones humides prévues ne sont pas légalement envisageables ».