QUIMPER VILLE - Source : Le Télégramme -
3 septembre 2010 - Réagir à cet article
L'intersyndicale (moins FO) ne s'est pas laissée gagner par
l'indolence de l'été. C'est un front uni qui appelle à manifester
mardi, pour la défense de la retraite à 60 ans.
«La priorité des priorités, c'est tout simplement le retrait du projet
actuel», assènent Gilles Furic, Hervé Steren et Jean-Claude le Guen,
de la CGT. La suite serait alors de renégocier «car nous sommes aussi
pour dire qu'il y a des choses à faire».
Et les leaders syndicaux d'extrapoler à d'autres chevaux de bataille, comme le pouvoir d'achat, «à la traînedepuis que Sarkozy est au pouvoir» ou la précarité au travail, «en hausse phénoménale». L'exemple du «calvaire» d'une
salariée du pôle emploi de Concarneau, remerciée après 12 ans de CDD (notre édition d'hier) est à leurs yeux «la démonstration
de ce qui se
passe aujourd'hui, des milliers d'heures supplémentaires non
rémunérées et le Code du travail bafoué».
«Choix de retraite à la carte»
Les porte-parole de Solidaires, Jean-François Simon et Nadia Zinou
renouvellent, à leur tour, leur volonté d'obtenir «le retrait pur et
simple» du projet de loi. La CFDT, par la voix de René Bilien, fustige
le choix du rallongement de la durée du travail. «En passant de 60 à
62 ans, cela pénalisera ceux qui bossent dans les conditions les plus
pénibles, mais aussi les femmes, qui, souvent, ont dû interrompre leur
carrière. Elles vont devoir attendre 67 ans pour une retraite à taux
plein!» Même péril pour les jeunes, «qui ont des difficultés pour
accrocher leur premier CDI». La CFDT plaide pour «un choix de retraite
à la carte, avec un départ possible maintenu à 60 ans». Tous les
syndicats fustigent un traitement jugé clément des hauts revenus. «Le
capital n'est pas sollicité à hauteur de ce qu'il devrait». L'Unsa,
représentée par José Le Bescond, abonde: «Il faut certainement une
modification du système mais la part demandée au capital est, quoi
qu'il en soit, beaucoup trop faible. Le gouvernement a dit qu'il ne
changerait pas d'avis? Peut-être parce qu'il craint que nous soyons
très très nombreux...».
«Ça ne s'arrête pas le 7septembre»
À l'instar de la CGT, la FSU, incarnée par Jean-Marc Cléry et Guy
Barré, relie également ce combat à d'autres: «La question de l'emploi,
des salaires, de la précarité... C'est une remise en question du bien
commun, dont bien des avancées, fortement ancrées dans la société
française, relèvent du Conseil National de la Résistance». Un exemple
parmi d'autres à leurs yeux, la suppression des 16.000 postes dans
l'Éducation nationale, articulée selon eux autour de «l'attaque contre
les retraites». Tous comptent désormais sur une mobilisation «très
forte», mardi prochain.
Tous se disent aussi lucides: «Cette bagarre ne s'arrête pas le 7septembre, car ça ne suffira pas, c'est évident».
Utile
Mardi 7septembre.
Départ du cortège à 10h30 de la place de la Résistance.