8 novembre 2010 - Le Télégramme
L'intersyndicale se réunit aujourd'hui pour décider de nouvelles formes de mobilisation après une participation en baisse samedi aux manifestations contre la réforme des retraites.
Les syndicats s'accordent à dire que s'ouvre une «nouvelle séquence», du fait de l'adoption de la loi. La participation en reflux les y contraint aussi, avec samedi, pour la huitième journée depuis la rentrée, entre 375.000 (source policière) et 1,2million de manifestants (CGT) dans les rues. Dès jeudi soir, l'intersyndicale avait fixé un nouveau «rendez-vous» de mobilisation dans la semaine du 22 au 26novembre, dont les modalités doivent être définies ce soir. FO, qui se tient à l'écart de l'intersyndicale à sept (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FSU, Solidaires, Unsa), a ouvertement évoqué des «dissensions», qui «existent depuis le début» entre des organisations aux principes souvent opposés.
Deux tendances émergent, entre ceux favorables à la poursuite du mouvement et ceux voulant tourner la page et passer à d'autres sujets. Ainsi, le secrétaire général
de la CGT Bernard Thibault, déterminé à «continuer de contester la loi même si elle est promulguée», souhaite fin novembre une «journée interprofessionnelle». Reste à voir s'il est prêt à appeler
à des grèves. A l'adresse de sa base et de deux fédérations (cheminots et agroalimentaire) qui poussent à une mobilisation plus rapide, autour du 16novembre, Bernard Thibault a soutenu samedi que
«c'est par un feu continu d'initiatives locales, professionnelles, que nous entretiendrons le rapport de forces et contraindrons le gouvernement à rediscuter, tôt ou tard».
Un large éventail de positions
De son côté, le numéro un de la CFDT François Chérèque a aussi envoyé samedi un message fort, assurant que sa confédération «sera toujours» dans «ce mouvement
unitaire» et «participera» à une «nouvelle journée d'action fin novembre». La veille pourtant, le leader réformiste avait paru faire un pas de côté, voyant le sujet des retraites «s'éloigner» et
renvoyant à l'élection présidentielle de 2012.
À côté des deux grandes centrales, l'éventail de positions est encore large. À la pointe, FSU et Solidaires veulent encore marquer le coup fin novembre. Une manifestation nationale à Paris est évoquée. Pour leur part, CFTC, Unsa et CFE-CGC appellent à davantage «d'imagination» sur les formes de mobilisation et lancent un appel du pied au patronat pour renouer le dialogue social.