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15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 08:24

Des manifestants brûlent un képi de policier à Tunis, le 14 janvier 2011 (Zohra Bensemra/Reuters).

Photos : des manifestants brûlent un képi de policier à Tunis, le 14 janvier 2011 (Zohra Bensemra/Reuters)

Le Premier ministre assure les fonctions de Président en attendant des élections. Ben Ali, en fuite en Arabie saoudite, non grata en France.

 

Le président de l'Assemblée nationale tunisienne a annoncé vers 19 heures le départ du Président Ben Ali. Le Premier ministre Mohamed Ghannouchi sera président par intérim jusqu'à l'organisation d'élections anticipées.

En Tunisie, la situation est toujours très tendue. Des manifestations de joie ont été violemment réprimées. Des pillages sont rapportés un peu partout dans le pays. Une enseignante résidant à La Marsa, une ville cossue de la banlieue de Tunis, nous raconte que quelques heures après le départ de Ben Ali :

« Des hélicoptères survolent la ville, nous n'osons pas sortir, il y a des bandes qui vandalisent, ils auraient même attaqué un hôpital.

A la télévision, un appel d'un groupe de Tunisiens non identifiés appelle l'armée à l'aide pour protéger les citoyens. Beaucoup ici pensent que les pillages sont organisés par les milices pour justifier la prise en main par l'armée. »

De nombreuses photos, non sourcées, circulant notamment sur Facebook montrent des policiers pillant des maisons et des commerces.

Mais où est Ben Ali ? A Jeddah, en Arabie Saoudite. A 1h ce samedi, Ben Ali a atterri à Jeddah, en Arabie Saoudite. Il a d'abord été annoncé à Malte, Paris, Cagliari, Dubaï et Doha mais ni les pays européens, ni le Qatar n'ont souhaité l'accueillir sur leur territoire.

A 23h, on le croyait encore au-dessus de l'Europe. D'après la presse espagnole, son avion aurait atterri à Cagliari en Sardaigne mais Ben Ali n'aurait pas été autorisé à descendre de l'appareil. Les autorités italiennes ont démenti, expliquant qu'il s'agissait de l'escale technique d'un avion civil tunisien sans préciser l'identité des passagers. Selon LePoint.fr, qui cite une source qatarie, Ben Ali aurait également émis le souhait de se poser à Dubaï – où se trouverait son épouse Leïla Trabelsi –, après un refus du Qatar.

Baudry sur la fuite de Ben Ali.

La France ne souhaite pas l'accueillir

Plusieurs pistes concernant cette destination mystère ont été écartées dans la soirée. Selon certaines sources, Ben Ali serait d'abord parti pour Malte, sous protection libyenne. Information démentie par le ministère des Affaires étrangères maltais. L'avion a en fait survolé l'île avant de mettre le cap vers le Nord.

Sans démentir l'éventualité de son arrivée en France, Paris a ensuite annoncé « ne pas souhaiter la venue de Ben Ali ». Le président Sarkozy a annulé un engagement privé et il a passé une bonne partie de la soirée à s'entretenir avec des conseillers et des ministres au fait de la situation tunisienne.

« L'amitié » franco-tunisienne et les amitiés particulières que des proches du président français entretenaient avec Ben Ali n'ont pas pesé lourd face aux risques politiques intérieurs (près de 600 000 Tunisiens résident en France). Mais aussi internationaux, après la prise de position de l'UE appelant notamment à traduire en justice les responsables des violences.

Le silence de l'Elysée puis des sources citées par Reuters assurant que la police se préparait à l'arrivée du dictateur tunisien à l'aéroport du Bourget ont contribué à alimenter la rumeur. Finalement, seul un avion dans lequel voyageait des membres de la famille de Ben Ali a pu atterrir sur le sol français.

Selon Le Monde, cet avion en provenance de Tunisie s'est posé au Bourget vers 19h30, transportant une fille et une petite-fille de Ben Ali. Un second avion, vide, n'aurait pas eu l'autorisation d'atterrir.

Baudry sur Ben Ali.

 

 

L'indécence au pouvoir : MAM offre une aide sécuritaire à la Tunisie.

Ce qui n'était qu'une rumeur a suscité plusieurs réactions dans la classe politique française. Cécile Duflot a jugé qu'il « serait inacceptable que la France devienne un refuge pour celui qui par son obstination et sa gestion policière risque de précipiter la Tunisie dans une situation périlleuse ».

Sur son compte Twitter, le député PS Arnaud Montebourg s'en est scandalisé :

« La France doit faire immédiatement geler les avoirs de l'ex-président tunisien en fuite. Elle ne peut pas l'accueillir sur le sol national. »

« On se demande ce qui va se passer dans les jours à venir »

Le rassemblement de soutien au peuple tunisien, à Paris, ce 14 janvier (Xavière Le Roy).

 

Environ 200 personnes se sont réunies devant l'ambassade de Tunisie dans le XVIIe arrondissement de Paris. Sur place, notre journaliste Marie Kostrz évoque une ambiance de joie :

« Ils continuent à exprimer leur joie de voir Ben Ali parti. On parle d'un jour historique, on chante l'hymne national […].

L'optimisme n'est cependant pas partagé par tous. Mejdi et Melik, deux amis venus manifester, soulignent que le futur de la Tunisie est encore emprunt d'incertitude

“ Le départ de Ben Ali est une première étape vers la démocratie mais il reste encore beaucoup à faire. La police et la garde présidentielle n'ont pas encore fait sédition, des échanges de tirs ont encore lieu. Mohamed Ghannouchi est un technocrate, mais il reste du même parti que Ben Ali, les gens ne lui font plus confiance. Et il ne faut pas oublier que demain, certaines familles tunisiennes enterreront leurs morts.”

Mais on se demande aussi ce qui va se passer dans les jours à venir. » (Ecouter le son)

 

Etat d'urgence décrété dans tout le pays

Jusqu'au dernier moment, mais en vain, Ben Ali avait tenté de jeter du lest, espérant desserrer la pression de la rue. Après avoir concédé qu'il ne présiderait pas le pays au-delà de 2014, il avait vendredi annoncé le limogeage du gouvernement et l'organisation d'élections législatives anticipées.

Des Tunisiens manifestent contre leur président Ben Ali, le 14 janvier 2011, à Tunis (Zohra Bensemra/Reuters).

Le live-blogging de Rue89 et la Tunisie sur Twitter

Si vous consultez Rue89 depuis l'application iPhone, passez sur Safari pour afficher le contenu Cover it Live.

Ce dernier contient les « tweets » comportant les mots-clés « #Tunisie » et « #SidiBouzid » non-validés par la rédaction.


 

Dans le rétro

Ben Ali chassé du pouvoir et remplacé par son premier ministre ? En novembre 1987, il était justement Premier ministre et chassait le président Bourguiba.

Les passants interrogés par la télévision française saluent l'arrivée d'un chef de l'Etat « jeune » et « dynamique », et expriment leurs souhaits : « Plus de liberté » et la démocratie… (Voir la vidéo)


retrouver ce média sur www.ina.fr

 

 ; dessins de Baudry ; le rassemblement de soutien au peuple tunisien, à Paris, ce 14 janvier (Xavière Le Roy) ; des Tunisiens manifestent contre leur président Ben Ali, le 14 janvier 2011, à Tunis (Zohra Bensemra/Reuters).

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